Une petite révolution se prépare sur le plan salarial en France. D’ici au 7 juin 2026, le pays est tenu de transposer une directive européenne sur la transparence salariale. Ce texte vise à réduire les inégalités de salaire entre hommes et femmes, un sujet critiqué à maintes reprises. Selon l’Insee, à temps de travail égal, les femmes perçoivent encore 14% de moins que leurs homologues masculins, un constat peu glorieux qui nécessite des mesures concrètes pour rectifier la situation.
Cette nouvelle législation impose plusieurs changements notables pour les salariés et les entreprises. Tout d’abord, lors de la recherche d’emploi, les employeurs seront obligés d’informer les candidats sur la fourchette de salaire envisagée pour le poste, avant le premier entretien. Cela peut se faire soit en affichant le montant dans l’annonce, soit par communication directe aux candidats ayant postulé. Cette mesure vise à instaurer plus de transparence dès le départ et à réduire les pratiques de négociation salariale inéquitables.
Les entreprises devront désormais justifier leurs écarts de rémunération ou faire face à des obligations de correction.
Un deuxième changement marquant réside dans le droit des salariés à connaître les salaires de leurs collègues. Ainsi, à partir de 2026, ils pourront poser des questions précises concernant les rémunérations de leurs collègues effectuant un travail égal ou de valeur similaire. Les entreprises devront répondre de manière circonstanciée, et en cas de différence de rémunération non justifiée, elles devront prendre des mesures pour rectifier la situation. Cette obligation pourrait ébranler la culture du secret sur les salaires au sein des entreprises, stimulant ainsi une réflexion sur l’équité salariale.
Enfin, les entreprises auront une obligation de transparence renforcée. À partir de 2027, celles de plus de 150 salariés devront publier des rapports détaillant les écarts de rémunération entre les sexes. Cette obligation s’étendra aux sociétés de 100 à 149 salariés d’ici 2031. Actuellement, les entreprises de plus de 50 salariés doivent déjà se conformer à l’index de l’égalité professionnelle, mais la directive introduit des mesures plus strictes. En cas d’écart salarial significatif entre hommes et femmes dans la même catégorie, les entreprises seront contraintes d’évaluer leurs rémunérations avec les représentants du personnel pour remédier aux inégalités existantes.
En somme, cette directive européenne sur la transparence salariale promet d’être un tournant majeur dans la lutte contre les inégalités de rémunération, en plaçant la transparence et la responsabilité au cœur des pratiques salariales des entreprises françaises.
