Le Borussia Dortmund (BVB) a récemment pris une décision controversée concernant son joueur Felix Nmecha, après qu’il ait exprimé son soutien à la famille de Charlie Kirk, un influenceur américain d’extrême droite assassiné le 10 septembre. Suite à cela, le club a décidé de superviser les futures publications du joueur sur les réseaux sociaux, une mesure qui soulève des questions sur la liberté d’expression des sportifs et, par extension, des salariés en général.
Felix Nmecha, qui ne maîtrise désormais plus son compte Instagram, a suscité un vif débat sur la portée des déclarations publiques faites par les footballeurs. Cette décision du BVB s’inscrit dans un contexte où le joueur a déjà été impliqué dans des controverses liées à ses prises de position sur des sujets sociétaux. L’inquiétude du club face à l’impact que peuvent avoir ces déclarations semble justifiée, bien qu’elle pose des questions essentielles sur le droit à la libre expression des individus.
Les employeurs doivent faire preuve de prudence avant de sanctionner un salarié pour ses publications sur les réseaux sociaux, la liberté d’expression étant un droit fondamental.
En examinant cette situation sous l’angle du droit du travail, en particulier en France, il est intéressant de noter que les relations entre footballeurs et clubs obéissent à des règles précises régies par le code du Sport. Toutefois, peut-on imaginer en France qu’un employeur impose un contrôle sur les publications d’un salarié sur les réseaux sociaux ? Pour répondre à cette question, nous avons interrogé Ibrahim Cheikh Hussein, un avocat spécialisé dans le droit du travail.
Selon lui, aucune entreprise ne peut exiger qu’un salarié fasse valider ses publications personnelles avant de les poster. Une telle exigence constituerait une atteinte disproportionnée à la liberté d’expression et au droit à la vie privée. Cependant, les répercussions d’une publication sur les réseaux sociaux peuvent être plus complexes, et le droit n’offre pas encore un cadre clair pour trancher ces cas.
Alors que la jurisprudence évolue, il reste difficile de déterminer ce qui constitue un abus dans le cadre de la liberté d’expression. Notamment, des propos injurieux ou diffamatoires dirigés contre une entreprise pourraient justifier des sanctions. Toutefois, même dans ces cas, les publications doivent présenter un lien direct avec l’entreprise pour que des actions puissent être envisagées. Cela souligne l’importance pour les employeurs d’agir avec précaution afin de ne pas violer les droits fondamentaux de leurs employés.