Le Borussia Dortmund (BVB) a pris une décision controversée concernant son joueur Felix Nmecha, qui s’est récemment exprimé sur les réseaux sociaux après le meurtre de Charlie Kirk, un influenceur américain d’extrême-droite. Suite à son message de soutien, le club a décidé de superviser les prochaines publications de Nmecha sur des sujets extra-sportifs. Cette situation soulève des questions sur la liberté d’expression des employés et le contrôle que peuvent exercer les employeurs sur leurs publications personnelles.
Felix Nmecha, en apportant ses condoléances à la famille de Kirk, a provoqué non seulement une réaction de solidarité, mais aussi une onde de choc au sein de l’administration du BVB, qui a estimé que son joueur avait causé trop d’agitation. La décision du club de surveiller les futurs messages de Nmecha en dit long sur la direction que compte prendre le football professionnel en matière de communication et de responsabilité sociale.
Les employeurs doivent être très prudents avant de sanctionner un salarié pour des propos sur les réseaux sociaux, car cela peut enfreindre la liberté d’expression.
En droit allemand, comme en droit français, les relations entre un employé et son employeur sont régies par des normes spécifiques. En France, la question est encore plus épineuse car le code du travail établit des lignes directrices sur la vie privée des salariés. Pour mieux comprendre ce cadre, nous avons interrogé Ibrahim Cheikh Hussein, avocat spécialisé dans le droit du travail, qui précise qu’un employeur ne peut pas contrôler a priori les publications personnelles d’un salarié, car cela constituerait une atteinte à sa liberté d’expression.
Cependant, le confort juridique est moins clair lorsqu’il s’agit de sanctions post-publication. Le droit doit constamment jongler entre la protection de la liberté d’expression du salarié, qui est un principe fondamental, et les intérêts légitimes des entreprises. Des cas de contentieux en matière de publications sur les réseaux sociaux vont croissant dans les tribunaux, qui doivent déterminer ce qui pourrait constituer un abus. Les injures, la diffamation ou des propos excessifs sont des exemples de publications pouvant entraîner des sanctions, mais uniquement si elles ont un caractère public et sont liées au contexte professionnel.
Dans tous les cas de figure, les entreprises doivent faire preuve d’une extrême prudence avant d’agir contre un salarié pour ses propos en ligne. En cas de licenciement invalidé pour atteinte à la liberté d’expression, les conséquences financières et légales pour l’employeur peuvent être bien plus lourdes que pour un licenciement abusif classique, ce qui témoigne de l’évolution rapide des rapports entre sphère professionnelle et sociale à l’ère des réseaux sociaux.