Vos fiches de salaires ne vont pas flamber en 2026 : les entreprises prévoient des augmentations de 1,7% (et plus de la moitié ne prévoient rien du tout)

Selon une étude récente, la négociation salariale en entreprise montre une tendance à la baisse pour l’année 2026. Plus de la moitié des entreprises ont d’ores et déjà décidé de ne pas augmenter les salaires du tout l’année prochaine. Cette décision s’inscrit dans un contexte économique difficile, marqué par une faible inflation et des marges de manœuvre limités pour les employeurs.

Lors des négociations annuelles obligatoires (NAO), 53% des entreprises ont choisi de ne pas prévoir d’augmentation pour leurs salariés en 2026, contre 48% en 2025 et seulement 23% en 2024. Parmi celles qui ont acté des hausses, le montant moyen s’élève à 1,7%, une baisse notable par rapport aux années précédentes où ces pourcentages tournaient autour de 2,3% en 2025 et 3,5% en 2024. En considérant l’ensemble des entreprises, la hausse moyenne s’établit à seulement 0,8%. Cette tendance à la modération reflète une volonté de contenir les coûts face à une conjoncture économique souvent incertaine.

Cette baisse des hausses salariales s’explique par un pouvoir de négociation réduit pour les salariés et une désinflation persistante depuis deux ans.

Les grandes entreprises semblent bénéficier d’une situation plus favorable. Selon une autre étude menée par le groupe Alixio, ces sociétés envisagent en moyenne des augmentations de 2,1% en 2026, un chiffre en légère baisse par rapport à 2025 (2,4%) mais supérieur à la tendance générale. La chute de l’inflation, qui n’atteint plus que 0,9% en octobre 2025, explique en partie cette modération des augmentations. Depuis fin 2023, le salaire mensuel de base progresse plus vite que l’inflation, permettant à certains salariés de retrouver un meilleur pouvoir d’achat, bien que cela reste insuffisant pour compenser entièrement les pertes des années précédentes.

En parallèle, les entreprises tendent à privilégier les augmentations individuelles plutôt que collectives. Selon les chiffres d’Alpha, les hausses générales pour les cadres et non-cadres sont en légère baisse, tandis que les budgets consacrés à la performance individuelle restent stables. Ainsi, les salariés sont de plus en plus rémunérés en fonction de leur contribution personnelle, ce qui pourrait accentuer les inégalités internes. Par ailleurs, la prime Macron, prime sur la partage de la valeur, voit ses conditions se durcir, et seules 10% des DRH envisagent de la verser en 2026.

En ce qui concerne la lutte contre les inégalités, la directive européenne sur la transparence salariale, qui doit être transposée en droit français d’ici juin prochain, va bouleverser la politique salariale des entreprises. Certaines ont déjà commencé à augmenter leurs budgets dédiés au rattrapage des écarts entre femmes et hommes, avec 11% prévoyant cela en 2026 contre seulement 3% l’année précédente. La nouvelle réglementation obligera notamment à justifier les écarts de salaire au-delà de 5% pour un même poste ou une valeur équivalente, ce qui pourrait conduire à une meilleure équité salariale dans les années à venir.

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