Il est généralement entendu qu’un entretien d’embauche doit se concentrer sur les compétences et les qualités professionnelles d’un candidat. Néanmoins, un incident récemment rapporté par le Parisien fait tomber le masque de certaines pratiques répréhensibles qui pourraient survenir lors de ces rencontres. L’histoire d’une candidate à un poste d’animatrice de vente a mis en lumière une demande pour le moins troublante : montrer le contenu de son sac à main. Le recruteur, cherchant à évaluer l’organisation de la candidate, a en réalité franchi une limite inacceptable.
Cette demande s’avère illégale, comme l’explique l’avocate Agathe Lemaire. Selon elle, le contenu du sac à main ne doit en aucun cas être utilisé comme critère d’évaluation lors d’un entretien. “C’est interdit, le contenu du sac à main ne relève absolument pas du domaine professionnel, or l’employeur ne doit évaluer que des compétences ou des qualités professionnelles”, précise-t-elle. Cette situation met le candidat dans une position d’infériorité, contraint souvent d’accepter des exigences inappropriées afin d’obtenir un emploi.
“Ces ‘tests’ ne renseignent pas vraiment sur le candidat et s’avèrent donc passablement inutiles.”
Un aspect particulièrement préoccupant de cette demande est son caractère potentiellement sexiste. Les femmes, souvent porteuses de sacs à main, sont plus susceptibles de se voir soumises à ce type d’évaluation qui va bien au-delà des compétences requises pour le poste. La candidate témoigne ainsi que la situation la plaçait également dans un confort précaire sur le plan de sa vie personnelle, “Heureusement ma boîte d’antidépresseurs était dans le fond”, explique-t-elle, soulignant comment une telle évaluation pourrait exposer des informations personnelles et médicales inappropriées.
Au-delà de la légalité, cette pratique suscite des questions éthiques cruciales. Les employeurs qui insistent pour vérifier le contenu du sac d’une candidate s’exposent non seulement à des poursuites, mais risquent aussi de créer un environnement de travail toxique basé sur la soumission et l’obéissance. Cela soulève également la question de l’interprétation des réponses des candidats : face à ce type de test, il est impossible pour eux de répondre sans risquer d’être mal jugé.
Aujourd’hui, cette situation fait écho à d’autres tests abusifs présents lors des recrutements, tels que des “tests de personnalité” qui ne reflètent souvent ni les compétences ni le potentiel d’un salarié. Le besoin d’évaluer un candidat de manière équitable et respectueuse est crucial, il est donc temps de remettre en question ces pratiques injustes qui ne servent qu’à tester la soumission des candidats plutôt que leur professionnalisme.
