Face à l’allongement des carrières et à la montée des enjeux de recrutement, la prévention de l’usure professionnelle et le maintien dans l’emploi s’imposent comme des priorités stratégiques pour les entreprises. Lors d’une table ronde du colloque Emploi des 50+ qui a réuni l’Anact, Veolia, Transdev et Procanar, tous ont convenu de la nécessité d’une approche systémique pour répondre à ces défis.
Le directeur technique et scientifique de l’Agence nationale d’amélioration des conditions de travail (Anact), Matthieu Pavageau, a posé les bases de cette approche lors de son intervention. Pour lui, “Investir le travail, c’est aujourd’hui pour nous la condition pour prévenir l’usure professionnelle”. Une telle initiative devrait aller au-delà des simples questions d’expositions et de facteurs de risque, pour embrasser une vue d’ensemble incluant l’évolution des modes de production, les transitions technologiques et climatiques, ainsi que les inégalités d’exposition.
“La prévention passe avant tout par l’analyse partagée du travail réel, la concertation et l’anticipation.”
En effet, l’Agence plaide pour une compréhension approfondie de ce qui constitue actuellement le travail. Elle estime que cela nécessite une analyse partagée du travail tel qu’il est vraiment effectué, en plus d’un dialogue et une anticipation des défis. Cette approche plus holistique permettrait d’établir un terrain plus propice à la prévention de l’usure professionnelle et au maintien dans l’emploi.
Ces discussions soulignent l’importance de voir la question du vieillissement au travail sous un angle systémique. Il ne s’agit pas seulement de prendre en compte les aspects individuels, mais aussi les dynamiques collectives, organisationnelles et même sociétales. Ce n’est qu’en adoptant une telle vision que l’on peut espérer prévenir efficacement l’usure professionnelle, et offrir aux travailleurs de tous âges un environnement de travail sain et motivant.