Selon une analyse de l’environnement économique en France, le contexte est difficile pour les salariés, marqué par un ralentissement de la croissance, une augmentation des défaillances d’entreprises, une hausse du chômage et une ambiance anxiogène, ponctuée d’incertitudes. Une étude menée par Factorial – une entreprise de solutions pour les Ressources Humaines – indique que, malgré les prévisions de revalorisations salariales annoncées par les entreprises pour cette année, bon nombre de salariés sont en réalité assez pessimistes quant à leurs perspectives d’évolution au sein de leurs entreprises. Près de la moitié (48%) des salariés interrogés estiment que leur entreprise ne leur offrira aucune promotion cette année.
Cette prévision alarmante est souvent associée à un sentiment de frustration, en lien avec le déclin de la méritocratie. Les salariés semblent remettre en question le principe de l’avancement basé sur la méritocratie, percevant une absence croissante de lien entre leurs compétences et résultats et les promotions obtenues. L’étude de Factorial révèle que 83% d’entre eux estiment que le mérite professionnel n’est pas suffisamment valorisé dans les processus de promotion.
“Pire encore, 72% des salariés considèrent que les promotions sont essentiellement attribuées sur un coup de chance, reflétant ainsi un manque de confiance dans les processus de reconnaissance des compétences.”
Au-delà des aspects financiers, les salariés français sont demandeurs de valorisation et de reconnaissance. Face à ces désillusions, ils n’hésitent pas à multiplier les stratégies pour se rendre visibles et indispensables dans leurs entreprises : heures supplémentaires (61 %), présentéisme, réseautage interne (54%), etc. Le besoin de reconnaissance dans le travail se fait ressentir.
Cependant, malgré le pessimisme ambiant, plus de la moitié des salariés (56%) seraient prêts à accepter des promotions sans revalorisation salariale et 58% d’entre eux préfèrent rester dans leur entreprise malgré la peur du changement. Ces chiffres soulignent une certaine appréhension du changement et une usure de l’aspiration à la démission pour aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs, surtout à l’heure actuelle où le contexte économique devient plus difficile.