Un salarié sur trois devra partir : à la veille de Noël, Prisma Media (Femme Actuelle, Voici, Télé-Loisirs…) annonce un plan social concernant jusqu’à 240 personnes

Le groupe Prisma Media, propriété des proches du milliardaire Vincent Bolloré, traverse une période de turbulences qui pourrait fortement impacter ses effectifs. En effet, trois mois après sa reprise en main par des membres de l’entourage du conglomérat Bolloré, le leader de la presse magazine en France annonce un plan de départs massif visant jusqu’à 240 salariés, soit environ un tiers de ses employés. Cette décision intervient dans un contexte marqué par une crise structurelle de la presse traditionnelle, où la baisse des audiences et des revenus digitaux compliquent la rentabilité des médias.

Les titres emblématiques tels que Femme Actuelle, Geo, Voici, Télé-Loisirs, mais aussi récemment acquis Ici Paris et France Dimanche, pourraient être concernés par ces suppressions de postes. La direction, confirmant les informations syndicales, n’a pas encore précisé quels métiers ou quelles sections seraient visés par ce plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). La timing de l’annonce, à la veille de Noël, a suscité une forte colère chez les salariés, qui dénoncent une volonté de provoquer l’inquiétude et la panique à leur égard.

Les salariés dénoncent un rouleau compresseur, s’interrogeant sur la stratégie de réduction des effectifs sans communication claire.

Selon les sources syndicales, la direction de Prisma Media avait initialement proposé une rupture conventionnelle collective, proposition qui a été refusée par les syndicats en raison du nombre élevé de postes concernés. Gérald-Brice Viret, vice-président du groupe, a confirmé qu’un projet de plan de départs volontaires, pouvant atteindre 240 personnes, serait présenté au cours du premier trimestre 2026, sans autres précisions. La négociation d’un plan social est désormais en cours, dans un contexte de tension et de méfiance accrue des salariés face à ces décisions.

Face à ce “rouleau compresseur”, la colère des employés ne faiblit pas. La société des journalistes (SDJ) du groupe a ainsi créé une clause de conscience permettant aux journalistes de quitter leur média avec des indemnités s’ils désapprouvent la ligne éditoriale potentiellement influencée par la nouvelle direction. Par ailleurs, la situation n’est pas nouvelle : un précédent plan de suppression de 54 postes avait été annulé en mai dernier par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise, ce qui n’a pas empêché la mise en place de nouvelles mesures drastiques.

Ce contexte s’inscrit dans une tendance générale d’érosion du lectorat et des revenus de la presse magazine, aggravée par la baisse de fréquentation des supports papier et la chute des recettes digitales. Prisma Media, récemment intégré au sein du Louis Hachette Group, né de la scission de Vivendi, tente difficilement de s’adapter à ces bouleversements tout en conservant ses titres phares. La décision de procéder à ces suppressions de postes traduit à la fois la nécessité de restructurer le groupe face à une concurrence accrue et la difficulté à maintenir la rentabilité dans un marché en crise.

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