Selon une étude récente de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres) publiée le mardi 18 novembre, seulement 53 % des cadres ont bénéficié d’une augmentation salariale en 2025, une baisse par rapport à 60 % en 2024. Malgré cette diminution, la rémunération médiane des cadres a connu une hausse modérée de 1,8 %, atteignant désormais 55 000 euros bruts annuels.
Ce chiffre indique que la moitié des cadres perçoivent plus de cette somme, tandis que l’autre moitié est payée en dessous. Cependant, cette progression n’a pas permis aux cadres de compenser la perte de pouvoir d’achat subie durant les périodes d’inflation élevée de 2022 et 2023. En somme, leur salaire évolue mais reste en deçà des effets de l’inflation passée.
Malgré une hausse modérée, les cadres n’ont pas retrouvé leur pouvoir d’achat perdu lors des années de forte inflation.
La taille de l’entreprise apparaît comme un facteur déterminant dans l’obtention d’une augmentation. Ainsi, 62 % des cadres employés dans de grandes entreprises ont reçu une augmentation, contre seulement 52 % dans les PME et 43 % dans les TPE. Par secteur, l’industrie affiche la plus forte proportion d’augmentation (65 %) et une rémunération médiane la plus élevée (61 000 euros), tandis que le secteur des services reste en retrait avec 50 % de cadres augmentés et une rémunération médiane de 53 000 euros.
Un aspect préoccupant demeure : les inégalités de genre persistent. En 2025, la rémunération médiane des hommes cadres est de 16 % supérieure à celle des femmes, une différence qui s’est creusée par rapport à 2024 (12 %) et reste stable en pourcentage au profil équivalent. Par ailleurs, les femmes ont été moins augmentées que leurs homologues masculins, et moins d’entre elles touchent une rémunération variable (45 % contre 54 % pour les hommes).
Une majorité de cadres juge leur entreprise opaque en matière de salaires, soulignant la nécessité d’une plus grande transparence pour réduire ces inégalités.
Face à ces enjeux, la directive européenne visant à instaurer une transparence salariale accrue dans les entreprises prend de l’ampleur. Selon une autre étude de l’Apec, 46 % des cadres français estiment que leur société demeure opaque sur la question des rémunérations, un chiffre supérieur à celui observé en Allemagne, en Espagne ou en Italie. Si certaines entreprises ont déjà initié des mesures de transparence, la majorité reste encore en deçà de ces ambitions à quelques mois de la transposition de la directive en droit français prévue pour juin 2026.
En résumé, si le salaire médian augmente modérément pour les cadres, une majorité d’entre eux, en particulier parmi ceux du secteur privé, n’a pas bénéficié d’augmentation en 2025. Les inégalités de genre et le manque de transparence continuent de freinés les progrès vers une rémunération plus équitable, un enjeu crucial à l’aube de nouvelles réglementations européennes et nationales.
