La politique de soutien à l’apprentissage, menée depuis plusieurs années, semble se confronter à une réalité financière difficile. La hausse des déficits et le coût accru des formations deviennent préoccupants. Des experts conviés par l’AJIS (l’Association des journalistes de l’information sociale) ont tenté de trouver des solutions lors d’une réunion organisée le 23 mai dernier.
Les aides à l’embauche d’apprentis offertes aux entreprises depuis 2020 ainsi que le financement des formations via les contrats signés ont fait grimper les dépenses de l’état à une échelle inquiétante. Depuis 2021, 20 milliards d’euros par an sont dédiés à l’apprentissage. Cela représente une somme de 22 000€ chaque année pour chaque apprenti, ce qui est deux fois plus que le coût annuel de formation d’un étudiant du supérieur, se désole Bruno Coquet, économiste à l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques).
“Les dépenses effrénées dans la politique d’apprentissage pourraient compromettre l’objectif d’atteindre un million d’apprentis par an fixé par le président de la République.”
La question est désormais de savoir si continuer sur cette lancée coûte que coûte pour atteindre l’objectif d’un million d’apprentis par an fixé par le président de la République est justifié. Les experts pointent notamment un effet d’aubaine qui profiterait aux entreprises, ainsi qu’une non-maîtrise des dépenses et un manque évident de qualité dans certaines formations.
Il apparait de plus en plus nécessaire de réformer cette politique afin de privilégier la qualité des formations, d’assurer une meilleure gestion des dépenses, mais également de soutenir ce dispositif vital pour l’emploi des jeunes. La route sera longue, mais les enjeux sont majeurs pour l’avenir de l’apprentissage en France.