Dans un monde où la sécurité des produits est primordiale, la polémique récente autour de Proven Industries soulève des questions cruciales sur la responsabilité des entreprises et le droit à l’information. Tout commence en mars dernier lorsque cette entreprise lance une campagne promotionnelle pour ses cadenas jugés ultra-sécurisés. L’un de leurs followers fait alors une remarque sarcastique en insinuant que le YouTuber McNally, ancien sergent-chef de la Marine américaine et expert en sécurité, pourrait avoir un avis sur leur produit. Malheureusement pour Proven, ce commentaire était un appel à l’action qu’ils n’avaient pas prévu.
Le 3 avril, McNally réagit en publiant une vidéo où il montre comment ouvrir le cadenas de Proven, d’une valeur de 130 $, en seulement 30 secondes, à l’aide d’une simple canette et d’une paire de ciseaux. Cette méthode, connue sous le nom de “shim attack”, révèle une faille de conception dans le cadenas, largement partagée et commentée sur les réseaux sociaux. En quelques semaines, la vidéo atteint plus de 10 millions de vues, révélant ainsi une vulnérabilité embarrassante pour l’entreprise.
“Tenter de censurer une critique publique n’est jamais la bonne solution : cela transforme souvent un petit bad buzz en une catastrophe économique.”
Suite à cette divulgation publique, Proven Industries réagit de manière disproportionnée en intentant une action en justice contre McNally. Le 1er mai, ils déposent une plainte avec plusieurs chefs d’accusation, arguant que la reproduction de leur vidéo a pour but de ridiculiser leur produit, nuisant à leur image. Pourtant, cela ne fait qu’intensifier l’attention médiatique autour de cette affaire, faisant naître un véritable mouvement de soutien à McNally, amplifié par des vidéos de divers YouTubers testant à leur tour le cadenas pour confirmer la vulnérabilité mise en lumière.
Le 21 octobre, la décision du juge tombe : Proven Industries perd son procès. Le juge tranche en faveur de la liberté d’expression, affirmant que revendiquer des failles de sécurité est un droit protégé, surtout lorsque l’entreprise en question a provoqué le débat. Finalement, quelques jours plus tard, Proven abandonne sa poursuite, tentant de garder une porte ouverte pour d’éventuelles actions futures, mais le mal est déjà fait : leur réputation est désormais entachée.
Cette affaire illustre à quel point la tentation de censurer peut se retourner contre l’entreprise concernée. En essayant de museler une critique, Proven Industries a non seulement consolidé la position de McNally mais a aussi déclenché une réaction en chaîne qui a gravement endommagé sa réputation. Utiliser des moyens juridiques pour contrôler l’information ne fonctionne pas dans l’ère numérique actuelle, comme l’a démontré McNally avec une simple canette et beaucoup de détermination.
