Arrivant au Palais des Festivals, avec son tapis rouge iconique et sa vue imprenable sur le port de Cannes, j’ai vite compris que l’UHFP n’est pas un rendez-vous comme les autres. Durant trois jours, les échanges ont été nombreux, les ateliers et tables rondes variés et les personnalités politiques et institutionnelles étaient une fois de plus présentes. Mais une fois l’effervescence retombée, le tapis rouge rangé et les acteurs repartis aux quatre coins de la France, que doit-on retenir de cet évènement qui s’est déroulé dans un contexte d’incertitude fort ? J’ai eu le privilège d’y assister et voici ce que j’en ai retenu.
Premier constat : l’heure n’est pas aux grandes utopies. Le discours du Ministre du Travail et de l’emploi, madame Panosyan-Bouvet, ainsi que ceux des différents institutionnels (OPCO, France compétences, Caisse des dépôts…) est relativement clair. Il fait écho au discours plus général de l’exécutif sur la volonté d’économie et de limitation des dépenses. Les acteurs de la formation sont donc invités à faire « mieux avec moins ». La tendance est à la stagnation, voire à la baisse, des moyens financiers.
“L’UHFP 2025 n’a pas été l’occasion de grandes annonces, mais il ressort clairement que la stagnation, voire la baisse des ressources, le renforcement des contrôles et la priorisation de l’emploi des seniors sont à l’ordre du jour.”
Plusieurs thématiques m’ont marqué: la notion d’engagement, l’emploi des seniors et des publics fragilisés, la reprise en main de la formation par les entreprises et la dimension technologique de la formation. La technologie, et plus particulièrement l’IA, était au centre des débats. Cependant, ces derniers sont souvent polarisés entre « pour » ou « contre » et il a parfois manqué le « comment »: comment l’utiliser efficacement, de manière éthique et durable, tout en respectant la confidentialité des données et en nous engageant dans la transition écologique et énergétique.
Au niveau de la certification professionnelle, quelques annonces ont été faites : la sécurisation de l’analyse des parcours des personnes certifiées, l’intégration de critères liés à la transition écologique dans les référentiels de certification, et des modifications des outils liés au Répertoire Spécifique (RS). Les exigences seront alors allégées, notamment en termes de suivi post-certification.
L’UHFP 2025 a indiscutablement été marqué par un contexte d’incertitude. Il n’est donc pas surprenant qu’aucune grande annonce n’ait été faite. En gros, 2025 se présente comme une année d’ajustements techniques et budgétaires et non comme une année de réforme profonde et de grands travaux.