Un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a révélé une position “peu flatteuse” de la France en matière de gestion du personnel, par rapport à ses voisins européens. Les résultats de la France sont qualifiés de “médiocres”, avec une reconnaissance du travail “beaucoup plus faible”, et la formation des managers jugée “très académique”. Les auteurs du rapport ont analysé les effets des pratiques managériales des entreprises sur les politiques sociales, en comparant la France avec l’Allemagne, l’Italie, la Suède et l’Irlande.
Le rapport a constaté de façon “contre-intuitive” que les critères d’un bon management sont étonnamment similaires, quel que soit le pays, le secteur d’activité ou la taille de l’entreprise. “Le ‘bon’ management (…) est partout, et d’abord, décrit comme celui qui se caractérise par un fort degré de participation des travailleurs, d’une part, et qui assure la reconnaissance du travail accompli, d’autre part”, précise le rapport.
En matière de management, la France se distingue néanmoins dans le mauvais sens. Selon l’Igas, elles sont “très verticales et hiérarchiques”, avec une reconnaissance du travail nettement inférieure à celle observée dans les autres pays étudiés. Au-delà de cela, la formation des managers en France est aussi considérée comme “très académique”.
“Les pays étudiés sont confrontés à des défis managériaux similaires, avec une crise du sens au travail, l’encadrement d’équipes en mode hybride, ou les grandes transitions démographique, technologique et écologique.”
La place accordée au dialogue social dans ces pays constitue également un critère de différenciation. En France, son impact sur les pratiques managériales est jugé “plus limité”.
Pour conclure, l’Igas a formulé plusieurs recommandations visant à améliorer la situation. Parmi celles-ci figurent l’évolution des formations à la gestion des managers, le renforcement de leur accompagnement, la possibilité d’inclure les pratiques de gestion dans les thèmes du dialogue social obligatoire, ou encore l’élargissement des pouvoirs du CSE en matière d’organisation du travail. Le rapport recommande également une réflexion approfondie sur la question du management, qui pourrait déboucher sur un accord national interprofessionnel (ANI).