Trois ouvriers morts en Côte d’Or : pourquoi les chiffres des accidents mortels ne baissent pas en France

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Un tragique accident survenu sur un chantier à Pommard, en Côte-d’Or, a coûté la vie à trois ouvriers âgés de 45, 56 et 58 ans, soulignant une réalité alarmante dans le monde du travail en France. En effet, en moyenne, deux personnes perdent la vie chaque jour en raison d’accidents du travail, et ce chiffre est en constante augmentation depuis une décennie. Selon les derniers chiffres de l’Assurance maladie, en 2023, 759 personnes ont perdu la vie sur leur lieu de travail, un chiffre qui montre une tendance préoccupante depuis 2020, marquée par la pandémie de Covid-19.

Les statistiques sur les accidents du travail sont souvent sous-estimées, car elles ne concernent que les salariés affiliés au régime général. Ainsi, la fonction publique, les agriculteurs, les chefs d’entreprise et les microentrepreneurs ne sont pas inclus dans ces comptes. Même rapporté à la population, le taux d’incidence des accidents mortels au travail a crû, passant de 3,48 pour 100 000 habitants en 2012 à 4,38 en 2022, selon les données d’Eurostat.

La comparaison des statistiques d’accidents mortels doit être nuancée par les différences de méthode de calcul entre les pays européens.

Face à cette montée des accidents, plusieurs facteurs sont souvent cités pour expliquer ce phénomène. La CGT note la disparition des Comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) sous le premier quinquennat Macron, et la nécessité d’augmenter le nombre d’inspecteurs du travail, qui ont vu leurs effectifs diminuer. Les ouvriers, en particulier les jeunes salariés et les intérimaires, sont largement exposés aux risques d’accidents, et le secteur du bâtiment se trouve en tête des statistiques avec un tiers des morts au travail.

Véronique Daubas-Letourneux, sociologue à l’École des hautes études en santé publique, explique que de nombreux accidents se produisent dans un contexte de pression et de précipitation, où les tâches sont souvent entreprises en situation d’urgence due à un manque de personnel. Ce manque de ressources est fréquemment motivé par des impératifs économiques, aggravant ainsi les conditions de travail.

En ce qui concerne la raréfaction des accidents mortels par rapport à d’autres pays européens, les comparaisons sont difficilement réalisables en raison des différences de méthode de déclaration. En France, il existe une présomption d’imputabilité stricte qui fait que tout accident survenant sur le lieu de travail est automatiquement considéré comme lié à cette activité. D’autres pays, en revanche, exigent un lien de causalité entre le travail et l’accident, ce qui peut influencer la façon dont les statistiques sont compilées. Ce manque d’harmonisation entre les pays complique ainsi l’évaluation des performances françaises en matière de sécurité au travail.

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