Travail de nuit, produits chimiques… Certains métiers multiplient le risque de cancer du sein (et peu de femmes sont au courant)

Illustration générée par intelligence artificielle

Le ruban rose, symbole emblématique de la campagne mondiale de sensibilisation au cancer du sein, illumine le mois d’octobre, connu sous le nom d’« octobre rose ». Chaque année, l’objectif de cette initiative est de promouvoir le dépistage précoce et d’informer le public sur les risques associés à cette maladie. Pourtant, des études récentes mettent en lumière un lien alarmant entre le cancer du sein et certaines conditions de travail, notamment le travail de nuit, un sujet qui reste largement sous-exploré dans les politiques publiques de prévention.

Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), le risque de cancer du sein augmente d’environ 30 % chez les femmes travaillant de nuit par rapport à celles qui n’ont pas ce type d’emploi. Ce constat, alarmant, met en exergue le fait que très peu de femmes sont conscientes des risques professionnels qui pourraient contribuer à leur maladie. Comme l’indique Jean-Luc Rué, responsable santé sécurité CFDT Grand Est, les pouvoirs publics “ne s’intéressent pas assez aux conséquences du travail chez les femmes”.

L’absence d’études sur l’impact du travail chez les femmes constitue un véritable obstacle à la prévention des risques professionnels.

Le cancer du sein, classé comme le plus meurtrier des cancers chez la femme en France, emporte chaque année près de 12 000 vies. Les scientifiques continuent d’explorer les multiples facteurs de risque qui peuvent conduire à cette maladie. En 2007, le Centre international de recherche sur le cancer a même jugé le travail de nuit “probablement cancérogène”, rejoignant ainsi d’autres agents reconnus, tels que les rayons X et Gamma. Malgré ces conclusions, l’indifférence persistante des politiques publiques envers le lien entre les métiers exercés par les femmes et le cancer du sein reste préoccupante.

Les mécanismes par lesquels l’activité professionnelle peut influencer la santé des femmes n’ont pas été suffisamment examinés. De plus, la reconnaissance des maladies professionnelles, en particulier pour le cancer du sein, est un processus ardu. Les femmes doivent prouver un “lien direct et essentiel” entre leur emploi et leur pathologie, un défi rendu difficile par le manque de recherches adaptées et ciblées. Jusqu’à présent, seules quelques femmes ont réussi à obtenir cette reconnaissance, comme une infirmière mosellane qui a été la première, cette année, à être indemnisée pour un cancer du sein lié à son travail de nuit.

Pour remédier à cette situation, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) s’emploie à analyser divers facteurs de risque, notamment le travail de nuit et l’exposition à certains produits chimiques. Les résultats de ces travaux ne seront pas connus avant 2026, mais ils pourraient ouvrir la voie à une meilleure compréhension des conditions de travail influençant la santé des femmes. Il est crucial d’élargir le champ de la recherche pour inclure les spécificités liées à la santé des femmes, afin de mieux prévenir les risques professionnels et de sensibiliser la population à ces enjeux.

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