Le phénomène du « quittoking » a récemment attiré l’attention des spécialistes des ressources humaines, notamment avec une analyse de LiveCareer, un expert en recherche d’emploi. Ce terme désigne une pratique émergente où des salariés filment et partagent leur démission sur TikTok, une plateforme devenue incontournable pour les jeunes générations. Cette tendance, popularisée au Royaume-Uni en 2021, s’est depuis répandue aux États-Unis, en Europe, et touche désormais la France, offrant une nouvelle forme de visibilité pour les départs professionnels.
Ce phénomène ne se limite pas à une simple annonce de départ ; il révèle également une volonté d’affirmer publiquement un choix professionnel. De nombreux salariés utilisent ces vidéos pour dénoncer des environnements de travail toxiques ou des conditions difficiles, tandis que d’autres souhaitent simplement rendre leur transition visible afin d’attirer l’attention de futurs employeurs. Les jeunes, en particulier la génération Z, considèrent leur emploi différemment de leurs aînés, citant des valeurs telles que la flexibilité, la reconnaissance et l’équilibre vie personnelle-vie professionnelle comme des priorités essentielles.
Le « quittoking » n’est pas qu’une tendance; c’est un révélateur des attentes des jeunes générations envers le travail et les employeurs.
Pour les entreprises, la visibilité publique des démissions sur TikTok représente un véritable risque. Certaines vidéos mettent en avant des critiques sur la culture d’entreprise ou partagent des détails sensibles qui pourraient nuire à la réputation de la société. Ce phénomène soulève des questions cruciales sur la manière dont ces plateformes peuvent influencer la perception des candidats potentiels. Chaque départ médiatisé pourrait devenir un signal négatif, amplifiant les difficultés de recrutement pour les employeurs.
Face à cette “mode”, les entreprises ne peuvent plus se permettre d’ignorer les signes de désengagement. Le « quittoking » met en lumière les tensions bien connues dans le monde du travail, telles que le besoin de reconnaissance et la quête de sens. Les entreprises doivent donc transformer ces signaux en leviers de changement. Il est essentiel de mettre en place des canaux de communication ouverts et réactifs, favorisant un climat de confiance et permettant de mieux répondre aux attentes de la génération Z en matière de flexibilité, de transparence et de respect des individualités.
En somme, le « quittoking » représente un défi pour les ressources humaines, qui doivent jongler entre la préservation de la réputation externe de l’entreprise et l’amélioration de l’expérience interne des salariés. Les entreprises qui réussiront à répondre aux attentes des nouvelles générations renforceront non seulement leur marque employeur, mais fidéliseront également leurs talents sur le long terme.