Le télétravail, si bénéfique pour de nombreux employés, peut également engendrer une surveillance accrue de la part des employeurs. Afin de contrôler l’activité et la productivité de ces salariés en télétravail, des outils tels que les logiciels de surveillance des e-mails, le suivi de la navigation internet, la vidéosurveillance, ou encore l’utilisation de webcams à suivi du regard et des logiciels enregistrant les frappes au clavier ou les mouvements de souris ont été déployés.
La banque américaine Wells Fargo a notamment recouru à ces logiciels. Cependant, certains salariés astucieux ont trouvé une parade en utilisant un simulateur de mouvements de souris disponible facilement sur le marché. Cependant, cette ruse n’a pas duré. Selon Bloomberg et CNN, une douzaine d’employés de la banque ont été licenciés pour simulation de travail et d’activité au clavier.
“L’ironie du sort, la banque, une des plus anciennes des États-Unis, est accusée depuis plusieurs années d’avoir ouvert plus de 2 millions de faux comptes sans le consentement ou l’autorisation des clients afin d’atteindre les objectifs fixés.”
Les dispositifs de simulation utilisés par les salariés, appelés “mouse jigglers” ou “secoueurs de souris”, disponibles pour une vingtaine de dollars, permettent de maintenir l’écran de l’ordinateur actif et déplacent le curseur de manière aléatoire. Wells Fargo, qui compte 200.000 employés, a refusé de donner plus de détails sur les faits reprochés aux salariés remerciés : travaillaient-ils à domicile ou ailleurs ? Que faisaient-ils à la place du travail ?
En France, l’employeur a le droit de contrôler et de surveiller l’activité des salariés pendant leur temps de travail, à condition de respecter leurs droits fondamentaux et leurs libertés individuelles. Cependant, dans le cas d’un système de surveillance spécifique, les employés doivent en être informés à l’avance. Une étude menée en 2021 a révélé que 63% des entreprises françaises de plus de 500 salariés ont prévu ou ont déjà adopté des outils pour renforcer la supervision de leurs employés en situation de télétravail.
25% de ces entreprises ont opté pour des webcams dotées de technologies de suivi du regard, et 20% pour des logiciels d’enregistrement de frappes au clavier. Quant à Wells Fargo, la banque affirme imposer à ses employés “les normes les plus élevées” et ne pas tolérer des comportements contraires à l’éthique.