La Malaisie fait un pas significatif dans la course mondiale à l’intelligence artificielle (IA) avec le lancement de son premier processeur edge AI, le MARS1000, par la société de conception de puces SkyeChip. Cette annonce a été faite lors d’un événement industriel le lundi 27 août 2025, marquant une étape cruciale pour le pays qui aspire à renforcer son rôle dans le secteur technologique mondial. Bien que le MARS1000 ne soit pas aussi puissant qu’un processeur avancé tel que ceux conçus par Nvidia, il symbolise une avancée technologique importante pour la Malaisie.
La Malaisie, qui possède déjà une position dans le secteur de la fabrication de puces, intensifie ses efforts et ses investissements autour de l’IA. En effet, le pays a récemment créé le Bureau national de l’IA, une agence établie fin 2024, visant à cibler sept domaines clés, notamment l’accélération de l’adoption de l’IA, les cadres réglementaires relatifs à cette technologie, ainsi que les questions éthiques liées à son utilisation.
Dans le cadre de cette évolution, des rumeurs ont circulé début juillet concernant la possibilité que l’administration Trump envisage de restreindre la vente de puces AI américaines à la Malaisie, ainsi qu’à la Thaïlande, pour tenter de prévenir la contrebande de ces technologies vers la Chine. Bien que ces rumeurs ne se soient pas concrétisées jusqu’à présent, la situation a conduit le ministère malaisien des Investissements, du Commerce et de l’Industrie à annoncer le 14 juillet l’instauration d’un nouveau règlement. À partir de cette date, les individus et les entreprises doivent notifier le gouvernement malaisien au moins 30 jours à l’avance s’ils envisagent d’exporter ou re-transporter des puces AI fabriquées aux États-Unis.
Le développement du MARS1000 pourrait marquer un tournant majeur pour l’IA en Malaisie, alors que le pays navigue dans un paysage technologique complexe et en constante évolution.
Cette initiative malaisienne est d’autant plus significative compte tenu des défis géopolitiques et économiques actuels. Les tensions autour des technologies de pointe, notamment entre les États-Unis et la Chine, mettent en lumière un besoin urgent pour les pays d’Asie du Sud-Est, comme la Malaisie, de développer leurs propres capacités technologiques. En se dotant d’un processeur edge AI, la Malaisie renforce non seulement sa chaîne d’approvisionnement technologique, mais s’affirme également comme un acteur potentiel dans le développement d’innovations en IA.
En fin de compte, le MARS1000 de SkyeChip pourrait non seulement éliminer la dépendance de la Malaisie à l’égard des technologies étrangères, mais aussi encourager d’autres entreprises malaisiennes à investir davantage dans la recherche et le développement. Alors que la Malaisie explore davantage d’opportunités dans le secteur de l’IA, cela pourrait ouvrir de nouvelles portes tout en abordant les préoccupations éthiques et réglementaires qui l’accompagnent.