Une nouvelle étude menée par le Gref Bretagne (GIP Relation emploi formation) met en lumière les causes principales des ruptures de contrats d’apprentissage en Bretagne. Lors d’un récent webinaire, les experts ont dévoilé que deux facteurs majeurs contribuent à ces ruptures : l’âge ou le niveau de diplôme préparé par l’apprenti, ainsi qu’un soutien insuffisant apporté par les centres de formation d’apprentis (CFA). Ces éléments sont souvent aggravés par ce que l’on peut nommer des « erreurs de casting », ou encore par des stratégies déployées par les apprentis eux-mêmes.
Stéphane Moro, adjoint au responsable du service études, statistiques et évaluations à la Dreets Bretagne, a précisé que « deux tiers des ruptures interviennent dans les neuf premiers mois du contrat ». Il a également détaillé que pour la promotion de 2021, le taux de rupture brut en Bretagne atteint 28,9 %, ce qui est inférieur à la moyenne nationale, qui s’élève à 31,6 %. Cependant, malgré ces chiffres globalement rassurants, certains paramètres comme le sexe ou le niveau de formation jouent un rôle déterminant.»
En particulier, le rapport souligne que « le taux de rupture chez les femmes est plus élevé que chez les hommes », une tendance observée sur la période 2013-2021. Ce déséquilibre soulève des questions sur l’accompagnement spécifique dont bénéficient les jeunes femmes en apprentissage, ainsi que sur les défis propres à certains secteurs ou filières. Par ailleurs, l’âge de l’apprenti et le niveau de diplôme préparé semblent également influencer la stabilité de leur contrat, avec un risque accru de rupture pour ceux engagés dans des formations plus difficiles ou pour des jeunes moins matures.
Les causes de rupture sont souvent liées à un soutien inadéquat et à des erreurs d’adéquation entre l’apprenti et la formation ou l’entreprise, plutôt qu’à une stratégie délibérée de l’apprenti lui-même.
Les experts insistent donc sur l’importance d’une meilleure prise en charge dès le début de l’apprentissage, notamment par un accompagnement adapté du CFA et une meilleure sélection des candidats. La nécessité de renforcer la qualité de l’accompagnement et de prévenir plutôt que de réparer par la suite est devenue un enjeu clé pour réduire ces ruptures, qui ont un impact direct sur l’insertion professionnelle des jeunes. En fin de compte, si la Bretagne affiche un taux inférieur à la moyenne nationale, il reste encore beaucoup à faire pour optimiser le parcours des apprentis et assurer une meilleure stabilité dans leur contrat.
