La question de la désobéissance civique a résonné dans les halls quelque peu dépeuplés du Palais des Congrès de Metz, les 4 et 5 juillet dernier. Alors que l’Association des administrateurs territoriaux de France (AATF) tenait son congrès annuel, de nombreux membres ont été absents, contraints de faire face à l’organisation précipitée du second tour des législatives.
Le contexte politique troublé, marqué notamment par les résultats inattendus du Rassemblement national au premier tour des élections, a incité les organisateurs à ouvrir les débats avec une question aussi audacieuse que pertinente : “Faut-il désobéir ?”. Cette interrogation semblait hantée l’esprit de plusieurs cadres de la fonction publique présents à l’événement.
“Si le cas se présente, nombreux sont les administrateurs territoriaux qui seraient prêts à quitter leurs postes plutôt que de collaborer avec des élus d’extrême droite”, affirment des élèves de l’Inet présents sur le parvis du Palais des Congrès.
Cette déclaration, bien que formulée timidement, souligne la profonde inquiétude ressentie par ces futurs responsables du secteur public. La montée du Rassemblement national au premier tour des élections semble avoir ébranlé leur engagement envers les valeurs républicaines qu’ils ont toujours défendues.
À l’aube du 2nd tour des législatives anticipées, la question de la désobéissance, en tant que réponse à des ordres allant à l’encontre de leurs convictions, semble peser lourd dans la balance. Un sujet qui suscite sans aucun doute de vifs débats parmi ces cadres de la fonction publique, entre le respect de leur devoir de neutralité et leur engagement personnel en faveur de la démocratie.