Selon l’étude annuelle de Deloitte sur les rémunérations, les entreprises restent mobilisées pour soutenir le pouvoir d’achat des salariés malgré un léger recul des budgets d’augmentation salariale en 2024. Les données récoltées offrent une vision représentative des pratiques salariales en France, soulignant que les budgets d’augmentation restent supérieurs à l’inflation, permettant ainsi de dynamiser le pouvoir d’achat. Parallèlement, la tendance à l’individualisation des salaires continue de se renforcer avec 51% des entreprises ayant recours aux augmentations exclusivement individuelles contre 39% en 2023.
Face à un contexte économique changeant, les entreprises adaptent leurs stratégies, réduisant le montant des primes et autres dispositifs complémentaires mais augmentant le nombre de bénéficiaires de l’épargne salariale. Par exemple, le montant médian de la prime de partage de la valeur pour les cadres a diminué de 816€ en 2023 à 400€ en 2024. Cependant, la proportion de cadres bénéficiant de l’épargne salariale est passée de 88% en 2023 à 93% en 2024, les montants versés retrouvant leurs niveaux d’avant crise.
“Les entreprises, malgré un contexte économique complexe, adaptent leurs politiques salariales aux nouvelles réalités économiques tout en préservant l’engagement des talents.”
L’étude de Deloitte souligne toutefois des disparités persistantes en matière de rémunération entre hommes et femmes. Malgré une progression notable du taux de féminisation dans les catégories de cadres confirmés (+2 points) et cadres supérieurs (+7 points), les écarts salariaux continuent de se creuser. A noter également les disparités régionales qui persistent, notamment en matière d’avantages liés au coût de la vie, tels que les aides au logement, déjà mises en place par 27% des entreprises interrogées.
Les perspectives pour 2025 indiquent que les entreprises devront réexaminer leurs pratiques de rémunération pour se conformer aux nouvelles directives européennes, axées sur l’équité et la transparence salariale. Ces mesures, combinées aux réformes législatives françaises, vont inciter les organisations à ajuster leurs stratégies RH en matière de structure et de niveau de rémunération, d’égalité salariale et de transparence. Malgré ces défis, les prévisions d’augmentation pour 2025 se stabilisent à 3%, proches des niveaux d’avant-crise, signe que les entreprises s’adaptent aux nouvelles réalités du marché du travail.