Dans une note publiée le 21 mai, le groupe de réflexion Sens du service public met en lumière une approche innovante dans la perspective de la réforme de la fonction publique propulsée par le Gouvernement. Au lieu de favoriser une rémunération au mérite, le groupe propose l’instauration d’un dispositif public d’intéressement collectif. Une conception qui tranche avec l’approche individualiste qui semblait prévaloir jusqu’à maintenant.
Le Ministère de la Fonction Publique est en effet au coeur d’intenses discussions dès ce début de semaine avec les partenaires sociaux et les employeurs publics pour défendre son projet de réforme. Parmi les points de tension soulignés : le possible abandon de l’organisation de la fonction publique par catégories (A, B et C) et l’assouplissement des modalités de licenciement pour insuffisance professionnelle.
A ce stade, il reste plusieurs questions en suspens concernant cette réforme, notamment quant à sa capacité à réellement valoriser le mérite et l’engagement des fonctionnaires.
Mais le Sens du service public va plus loin et soulève un point essentiel qui semble avoir été jusque-là négligé : la rémunération au mérite envisagée est-elle réellement une augmentation ou simplement une nouvelle forme de redistribution des enveloppes budgétaires ? Une question d’autant plus cruciale que la réforme envisagée pourrait engendrer inévitablement une restructuration profonde des grilles salariales de la fonction publique.
En conclusion, cette réforme souffre encore de nombreuses zones d’ombres qui doivent être éclaircies pour que tous les acteurs impliqués puissent adhérer pleinement et en toute confiance à ce projet ambitieux de modernisation de la fonction publique.