L’Association des cadres de l’action sociale (Actas) tire la sonnette d’alarme : sur les dix prochaines années, 40% des cadres de centres communaux d’action sociale (CCAS), qu’ils soient directeurs ou chefs de service, prendront leur retraite. Ce constat n’est pas nouveau puisque cela fait déjà cinq ans que l’Actas a fait cette projection. Aujourd’hui, déjà la moitié d’entre eux a raccroché.
“C’est un chiffre énorme ! Et la situation est identique dans d’autres secteurs professionnels, comme chez les médecins”, s’alarme Catherine Girard, directrice de la cohésion sociale et du CCAS d’Amiens et vice-présidente de l’Actas, chargée des adhérents et des délégations régionales. Elle-même appartient à cette génération de cadres nés dans les années 1960 qui se préparent à passer le relais : “J’ai 60 ans et dans quatre ans, je suis partie !”
Face à ce mouvement d’ampleur, l’Actas appelle à une prise de conscience et à l’organisation. Il s’agit non seulement de recruter, mais également d’accompagner les nouvelles prises de postes pour garantir la continuité du service rendu aux usagers des centres communaux d’action sociale.
Un renouvellement de grande ampleur est à prévoir au sein des cadres de CCAS, nécessitant non seulement un effort de recrutement, mais également un accompagnement spécifique pour garantir la continuité du service.
La tâche s’annonce d’autant plus ardue que les métiers du social et médico-social sont déjà confrontés à une pénurie de professionnels. Cette menace de dépeuplement des cadres de CCAS illustre une fois de plus la nécessité de valoriser ces métiers, d’attirer des vocations et de former les futurs professionnels.
L’ensemble des acteurs de l’action sociale est donc appelé à se mobiliser pour anticiper ce changement et garantir le maintien de l’accompagnement des personnes les plus vulnérables. Un défi majeur pour les années à venir.
