La première édition du baromètre de l’Observatoire de la Qualité de Vie au Travail (QVCT) dévoile que la QVCT est considérée comme une priorité pour 92% des salariés. 45% parmi ces derniers la jugent même « très importante ». En revanche, ces salariés déplorent un manque d’engagement des entreprises face à cet enjeu crucial. On observe cependant des disparités : les femmes et les agents du secteur public sont plus sensibles à la QVCT que les hommes ou les salariés du secteur privé. Par ailleurs, 56% des collaborateurs des grandes entreprises estiment la QVCT indispensable, un chiffre qui tombe à 31% dans les TPE. Cependant, les salariés des petites structures s’avèrent se sentir davantage compris.
En ce qui concerne l’amélioration de la QVCT, les résultats sont partagés. Certes, 67% des salariés se sentent globalement satisfaits, mais près de la moitié estime que la QVCT se dégrade. Cette détérioration est d’autant plus ressentie par les femmes, les 50-64 ans et les salariés des très grandes entreprises. De plus, seulement 6 salariés sur 10 estiment que leur entreprise prend réellement en compte leur bien-être. Cependant, les efforts des entreprises pour améliorer la QVCT ne sont pas vains : 75% des salariés concernés par une action concrète ont constaté une amélioration de leurs conditions de travail. Les entreprises ont donc tout intérêt à renforcer leurs initiatives.
“Le défis pour les employeurs est double : améliorer la santé physique et mentale des employés tout en renforçant la reconnaissance du travail pour contrer le désengagement et le turnover.”
Bien que les salariés adoptent de bons comportements en matière de bien-être personnel, les entreprises peinent souvent à les soutenir. D’après l’étude de l’Observatoire de la QVCT, 80% des salariés maintiennent une bonne hygiène de vie et 79% respectent le droit à la déconnexion. Pourtant, 72% ressentent régulièrement du stress ou sont en état d’épuisement professionnel. Près de 69% souffrent de problèmes physiques, particulièrement dus à la sédentarité ou aux troubles musculo-squelettiques. Uniquement 38% des entreprises mettent en place des actions pour favoriser le bien-être hors du cadre professionnel. Toutefois, ces initiatives paraissent payantes : 85% des salariés qui en bénéficient déclarent une bonne QVCT, contre 55% dans les entreprises qui n’agissent pas.
Le management suscite des critiques sur des points essentiels comme la communication et la reconnaissance. Si 74% des salariés apprécient l’autonomie accordée et 69% le respect du droit à la déconnexion, seuls 55% se disent satisfaits de la transparence managériale. Pire encore, à peine 53% des salariés estiment que leur travail est reconnu à sa juste valeur. Les grandes entreprises sont les plus critiquées. Avec seulement 35% d’actions ciblées sur la santé mentale et 34% sur la santé physique, les besoins des salariés sont mal pris en compte. Les plus petites structures, malgré des moyens souvent moindres, semblent mieux soutenir leurs équipes, d’où des écarts de satisfaction allant jusqu’à 16 points.
Face aux attentes croissantes des salariés, les employeurs doivent impérativement renforcer la reconnaissance, améliorer la communication et instaurer des actions concrètes favorables à la santé physique et mentale.