Avec les informations révélées par l’étude menée par Owl Labs sur l’état du travail hybride en 2024, la Génération Z, âgée de 18 à 27 ans, est en train de bouleverser les codes du monde professionnel. En quête de meilleures conditions de travail, ils revendiquent un management bienveillant, un équilibre entre vie pro et perso, et un environnement sans toxicité. Par le biais des réseaux sociaux, notamment le phénomène #WorkTok sur TikTok, ces jeunes actifs n’hésitent pas à dénoncer publiquement leurs mauvaises expériences professionnelles. D’après l’étude, 41% des travailleurs Gen Z ont déjà publié du contenu négatif sur leur employeur, tandis que seuls 18% des autres générations ont fait de même.
L’étude révèle aussi que pour les jeunes travailleurs, la flexibilité est un critère non négociable. Si l’on prive les travailleurs de la possibilité de faire du télétravail ou de travailler de manière hybride, 17,5 % des Millennials envisageraient de changer d’entreprise. D’autres générations accepteraient cette contrainte, mais leur engagement serait réduit. De plus, l’intelligence artificielle occupe une place de plus en plus importante dans le quotidien professionnel de la Gen Z. 27,1% des jeunes travailleurs utilisent l’IA chaque semaine pour automatiser certaines tâches et améliorer leur productivité, contre 44,5% des Millennials et 62,1% des Boomers qui ne l’utilisent jamais.
“La Gen Z ne se contente pas d’exiger du changement : elle se donne les moyens de transformer son environnement de travail, que ce soit par la technologie ou par une prise de parole directe et assumée.”
Par ailleurs, et contrairement aux idées reçues, la Gen Z partage de nombreuses attentes avec les générations précédentes en matière d’organisation du travail. Selon l’étude d’Owl Labs, toutes les générations se rendent aujourd’hui au bureau trois fois par semaine en moyenne, un rythme souvent dicté par les entreprises. Cependant, lorsqu’on leur donne le choix, 22,9 % des Gen Z et 21,2 % des Gen X souhaiteraient venir quatre jours par semaine, tandis que 22,3 % des Millennials et 21,1 % des Boomers préfèreraient y aller deux jours. Ces données remettent en question le présupposé selon lequel la Gen Z souhaiterait systématiquement moins de présence physique au travail.
Entre autres, l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle est une priorité pour toutes les générations. La semaine de travail de quatre jours reste l’avantage le plus recherché par toutes les générations, avec un engouement encore plus marqué chez les Boomers (44,4%). Cependant, des nuances existent : quand on aborde la question des avantages en entreprise, la Gen Z et les Millennials privilégient la flexibilité géographique, tandis que les Gen X et Boomers valorisent davantage une meilleure couverture santé.
Enfin, un dernier accord intergénérationnel a été atteint sur la nécessité d’horaires flexibles. Une majorité de travailleurs refuserait un emploi sans cette possibilité (42,4 % pour la Gen Z, 41,5 % pour les Millennials, 35,5 % pour la Gen X et 31,4 % pour les Boomers). Cette flexibilité s’étend également à la notion de productivité, une remise en question du présentéisme au profit d’une évaluation basée sur les résultats est à noter. Si la Gen Z est souvent perçue comme une génération en rupture, elle exprime surtout avec plus de force des aspirations que d’autres générations partagent déjà, signe que les évolutions du travail concernent bien l’ensemble des salariés.