Mentir sur son CV, une pratique plus courante qu’il n’y paraît, peut pourtant se révéler être une véritable arme à double tranchant pour les candidats en quête d’un emploi. Il est tentant d’enjoliver ses compétences, de se décrire comme un expert en Excel ou un bilingue confirmé. Selon une récente étude, près de deux candidats sur trois seraient tentés par cette pratique qui, bien que tentante, peut avoir de graves conséquences sur leur carrière.
En effet, ce petit coup de pouce à son CV peut être vu comme une “fraude à l’embauche”, un délit qui peut coûter très cher aux entreprises. Selon certaines estimations, le coût d’un recrutement raté en raison de fausses informations sur un CV pourrait s’élever jusqu’à 150.000 euros. De plus, ces tentatives de tromperie sont de plus en plus souvent découvertes grâce aux nouveaux outils relationnels et technologiques. Comme l’explique Jenny Gaultier, recruteuse: “Nous avons des techniques pour détecter les mensonges, comme la prise de références ou la vérification des diplômes en ligne”.
Si le mensonge n’est pas démasqué dès le processus d’embauche, le candidat malhonnête risque tout de même d’être découvert plus tard, avec de lourdes conséquences pour sa carrière. “Une des obligations principales d’un salarié dans une relation de travail est l’obligation de loyauté”, rappelle Blaise Deltombe, avocat spécialisé dans le droit du travail. “Cette obligation est immédiatement violée si le candidat ment sur ses compétences ou diplômes”. Dans un tel cas, l’employeur a le droit de licencier le salarié pour cause réelle et sérieuse.
“Raconter son histoire, que ce soit dans son CV ou lors d’un entretien, s’apprend et se travaille”, conclut Caroline Pailloux.
Cependant, il convient de comprendre les motivations des candidats qui choisissent de mentir sur leur CV. Souvent, ils cherchent à masquer des lacunes ou des faiblesses de leur parcours professionnel, comme une période d’inactivité ou une succession de CDD. Parfois, il s’agit de réticences à aborder des sujets sensibles, comme un handicap. Dans tous les cas, il est important de noter qu’un recruteur averti saura valoriser toutes les expériences du candidat, y compris les moins valorisantes.
Les candidats se sentant sous pression peuvent améliorer leur CV en y consacrant davantage d’efforts, plutôt qu’en y ajoutant des mensonges. “Le but d’un CV, c’est de raconter une histoire”, conseille Jenny Gaultier. De leur côté, les recruteurs ont tout à gagner à aider les candidats à mieux structurer leur CV et à présenter leurs expériences de manière plus valorisante.