Quartz, le média international d’actualités économiques, a discrètement commencé à agréger les comptes-rendus d’autres médias, dont TechCrunch, pour publier des articles générés par l’IA sous le nom de “Quartz Intelligence Newsroom”. Quartz a commencé à publier des rapports de résultats simples générés par l’IA il y a quelques mois, mais depuis la semaine dernière, il est passé à de courts articles. L’un des 18 articles générés par l’IA publiés lundi après-midi, intitulé “South Korea shares preliminary findings on Jeju Air crash investigation”, agrège les reportages réalisés par de véritables journalistes de CNN, MSN et The Associated Press sur MSN.com. Chacun des articles générés par l’IA du média fait environ 400 mots de long et ne comprend aucune citation complète de sources.
Plutôt que d’attribuer les informations dans le corps du texte, comme le font les journalistes en chair et en os, le rédacteur de l’IA de Quartz ne cite ses sources qu’en haut de ses articles. Un porte-parole de G/O Media, société mère de Quartz, a confirmé à TechCrunch l’existence d’une salle de presse de l’IA “purement expérimentale”, sans préciser quels modèles ou outils d’IA la publication utilise pour rédiger des articles d’actualité générés par l’IA. Il n’est pas clair comment la salle de presse de l’IA de Quartz choisit les histoires à couvrir.
“L’objectif est de libérer le personnel de la rédaction de Quartz pour travailler sur des articles plus longs et plus approfondis”, a déclaré le porte-parole.
Celui-ci a indiqué que le personnel de la rédaction examine chaque histoire générée par l’IA avant sa publication. Toutefois, la qualité semble faire défaut, comme le montre un article que la salle de presse de l’IA de Quartz a repris de TechCrunch la semaine dernière. L’article en question est un texte que j’ai rédigé détaillant comment vous pouvez supprimer vos comptes Facebook, Instagram et Threads. Pour chaque plateforme, il fournit des instructions étape par étape sur comment télécharger et sauvegarder vos données avant de les supprimer et, finalement, de supprimer vos comptes. C’était un article bizarre à transformer en résumé généré par l’IA de 300 mots.
G/O Media, qui est possédé par le fonds de capital-investissement Great Hill Partners, a suscité la controverse en juillet 2023 pour avoir publié du contenu généré par l’IA bourré d’erreurs sans l’intervention des éditeurs ou des rédacteurs de G/O. Le directeur de la rédaction de l’époque, Merrill Brown, a défendu cette pratique, même si des journalistes de médias appartenant à G/O comme Gizmodo y ont objecté. La publication de contenu généré par l’IA représente une façon pour des éditeurs comme Quartz d’accéder à une main-d’œuvre bon marché – l’IA ne réclame pas d’avantages sociaux ni de salaire, après tout – tout en maximisant potentiellement les profits.
Le porte-parole de G/O a déclaré que la réponse des lecteurs et leur engagement avec les histoires de l’IA ont “largement dépassé nos attentes jusqu’à présent”. Le porte-parole a également nié les rumeurs de difficultés financières, affirmant que l’entreprise est “très bien financée” et dispose d’un “bon fonds de roulement à puiser si nécessaire”. Il a également noté que les réductions de personnel antérieures étaient dues à la vente de certains sites en 2024, mais que Quartz est en train d’embaucher plus de personnel à la rédaction. G/O n’est pas la première organisation médiatique à s’essayer au contenu généré par l’IA. CNET et Gannett ont publié leurs propres histoires générées par l’IA et notoirement inexactes et, dans le cas de Sports Illustrated, sous des pseudonymes inventés.
