Si les femmes accèdent de plus en plus aux postes à responsabilités, elles restent toujours la cible de stéréotypes de genre, selon une dernière étude. Malgré le déséquilibre persistant entre hommes et femmes dans les postes à responsabilité, la situation semble s’améliorer graduellement. On dénombre désormais plusieurs femmes à la tête des entreprises du CAC 40, alors qu’elles étaient inexistantes il y a quinze ans. De plus, le quota de 30% de femmes au Comex, prévu par la loi “Rixain”, a été atteint pour douze de ces entreprises en 2022.
La France se distingue par ailleurs en dépassant le quota de 30% de femmes dans les conseils d’administration des grandes entreprises, le plaçant ainsi en tête de l’Union Européenne. Selon l’OCDE, la part de femmes en position de cadres supérieurs en France était d’environ 35% en 2018. Cette évolution positive ne semble cependant pas suffisante, car, malgré une acceptation en hausse, de nombreux préjugés persistent.
“Les commentaires sexistes sur la capacité des femmes à diriger et les discriminations ressenties au travail témoignent qu’un lourd travail reste à accomplir dans ce domaine.”
D’après une étude réalisée par l’Ifop pour Flash et Hostinger, 22% des actifs préféreraient toujours être dirigés par un homme plutôt que par une femme. De manière plus alarmante, 34% des actifs de moins de 35 ans affirment partager cette préférence. Plus encore, 55% des hommes âgés de 18 à 29 ans estiment qu’il est “plus facile de travailler avec un homme qu’avec une femme”. Ces chiffres démontrent que la résistance aux femmes managers est particulièrement vive chez les jeunes hommes, qui devraient justement être plus sensibles à l’égalité des sexes.
En outre, les propos sexistes visant les femmes managers sont monnaie courante dans le milieu professionnel, 53% des actifs et retraités interrogés par l’étude ayant déjà entendu de tels propos sur leur lieu de travail. Les femmes sont naturellement les plus touchées, 58% d’entre elles ayant été confrontées à ces propos dégradants, dont 74% des femmes âgées de 18 à 29 ans.
Enfin, cette atmosphère discriminante influencerait négativement la motivation des femmes. 79% des femmes estiment qu’il est plus aisé pour un homme de faire carrière. Parmi les femmes aspirant à devenir manager, 57% estiment ne pas avoir la personnalité d’un manager et 44% se sentent illégitimes à ces postes. “Les raisons pour lesquelles certaines femmes y renoncent – manque de confiance, sentiment d’illégitimité ou crainte de ne pas pouvoir concilier vie privée et vie professionnelle – restent imprégnées par un conditionnement omniprésent”, ajoute Louise Jussian, Chargée d’études Opinion & Stratégies d’Entreprise à l’IFOP.