Une récente étude menée par l’agence How Much a révélé un fort soutien des Français pour la proposition du ministre Serge Papin concernant la réforme de l’intéressement. Selon les résultats de ce sondage, 84 % des 3 001 Français interrogés sont favorables à l’idée de rendre l’intéressement immédiatement disponible et non imposable, et parmi eux, 59 % se disent « tout à fait favorables ». Ce consensus sur une mesure économique est relativement rare et soulève des questions sur le pouvoir d’achat et la rémunération.
Le ministre Papin, en charge des PME et du pouvoir d’achat, a officiellement présenté cette proposition le 17 octobre 2025. Son objectif est de rendre ces primes « simples, disponibles tout de suite et non imposables ». Actuellement, l’intéressement, bien qu’exonéré de cotisations salariales (hormis la CSG et la CRDS), est soumis à l’impôt sur le revenu lorsqu’il est versé immédiatement. Cette réforme vise donc à faciliter l’accès à ces fonds pour les travailleurs qui en ont besoin.
À une époque où le salaire peine à couvrir les dépenses courantes, la Prime Papin pourrait redéfinir notre approche de l’épargne salariale.
Les résultats du sondage mettent également en lumière la préférence des Français pour une prime versée sans conditions. En effet, 71 % des sondés estiment que cette prime devrait être attribuée à tous, sans aucune restriction de revenu ou de plafond. Ce souhait d’universalité montre que beaucoup perçoivent le pouvoir d’achat non pas comme un problème de catégories, mais comme une question de justice économique à l’échelle nationale.
Sur le terrain pratique, la gestion de l’éventuelle Prime Papin semble préoccupante. 36 % des personnes interrogées utiliseraient cette prime pour leurs dépenses quotidiennes, tandis que 31 % choisiraient de l’épargner. Cela suggère que les Français aborderaient cette nouvelle forme d’intéressement avec une attitude responsable, loin du stéréotype de la prime utilisée à la hâte pour des achats impulsifs.
Cependant, certains sondés expriment des inquiétudes : un tiers craint que la mise en place de cette prime n’incite les entreprises à privilégier ces paiements plutôt que d’augmenter les salaires fixes. De plus, 54 % souhaitent obtenir des précisions sur le fonctionnement du dispositif. Les ressources humaines pourraient voir dans la Prime Papin un outil d’attractivité et de fidélisation, mais la question demeure: jusqu’où faut-il aller pour compenser un salaire qui ne joue plus pleinement son rôle social ?
