Le burnout ou épuisement professionnel, fléau du monde du travail moderne, frappe désormais près de quatre salariés sur dix au sein de la Banque Centrale Européenne (BCE). Selon une enquête interne menée par le cabinet de conseil en psychologie du travail, Psy@work, le pourcentage d’employés souffrant de burnout à la BCE a atteint 38,9% en 2024, comparativement à 33,2% en 2021 et 29,7% en 2016. Ce taux alarmant est particulièrement corrélé à l’ancienneté des employés, ainsi qu’à un manque d’opportunités de progression de carrière.
L’enquête, réalisée à la demande des représentants du personnel de la BCE, a identifié 146 employés exprimant des pensées suicidaires, soit 9,1% des 1.600 réponses recueillies en mai. La proportion était de 6% en 2021, démontrant une augmentation préoccupante. Les employés ont été confrontés à une série de seize énoncés, tels que « pendant mon travail, je me sens souvent épuisé émotionnellement » ou « je me sens de plus en plus engagé dans mon travail » pour évaluer leur niveau d’épuisement et de motivation professionnels.
Carlos Bowles, vice-président du syndicat maison IPSO, appelle à une réponse de l’institution face à la situation en déclarant : “Christine Lagarde et le directoire doivent enfin s’attaquer aux causes profondes du burnout qui affecte le personnel”.
Cette augmentation du taux de burnout est associée à une absence de possibilités de mobilité horizontale et de progression verticale de carrière, une cause importante de démotivation professionnelle régulièrement soulignée par les représentants du personnel. La BCE prépare actuellement de “nouvelles mesures pour réduire la charge de travail et améliorer les opportunités de carrière”, selon un porte-parole de l’institution européenne.
Le syndrome du burnout, connu pour induire de mauvaises décisions et des erreurs dans les hypothèses de modélisation économique, pourrait également avoir un impact sur les décisions de la BCE, institution chargée de la politique monétaire de l’Union européenne. “Tout le monde attend de la BCE qu’elle fasse les bons choix de politique monétaire”, rappelle Carlos Bowles à cet égard, soulignant l’importance d’une prise de conscience institutionnelle du phénomène.