Presque deux tiers des salariés “seniors” semblent éprouver des regrets concernant leur parcours professionnel, selon une étude menée pour “l-expert-comptable.com”. Le passage du cap des 45 ans est souvent marqué par une importante remise en question de sa carrière: 63% des salariés de plus de 45 ans, sur un échantillon représentatif de 2.000 personnes, expriment des regrets concernant leur parcours professionnel.
La nature de ces regrets est diverse: 34% des répondants auraient préféré explorer d’autres domaines, 15% estiment ne pas avoir pris suffisamment de risques et 14% regrettent d’avoir négligé leur vie personnelle. Ce dernier constat est plus fréquemment fait par les cadres, dont 22% partagent ce regret. Les femmes, particulièrement, se disent souvent insatisfaites de leur carrière et plus enclines à ressentir un sentiment de gâchis. En effet, 29% d’entre elles se disent insatisfaites contre 19% d’hommes, et 7% déclarent ressentir un sentiment de gâchis contre 4% des hommes.
“Malgré les regrets exprimés, 68% des salariés seniors souhaitent poursuivre leur carrière dans leur activité actuelle.”
De manière pragmatique, il apparait que 68% des salariés seniors souhaitent poursuivre leur carrière dans leur activité actuelle, une option souvent préférée malgré les regrets exprimés, en raison de la précarité de l’emploi dans cette tranche d’âge en France. En effet, changer d’emploi après 45 ans peut comporter des risques, surtout lorsque les entreprises écartent souvent les candidatures des profils seniors. Ainsi, selon une autre étude menée par le cabinet de conseil en ressources humaines Grant Alexander, 74% des DRH ont déjà reçu comme consignes de privilégier des profils jeunes et 68% ont déjà écarté des candidatures de profils seniors.
Malheureusement, les seniors sont également souvent portés à se dévaloriser : 43% d’entre eux voient dans leur âge un obstacle à leur évolution professionnelle, que ce soit sous la forme d’un manque d’énergie, de difficultés à rassembler des ressources nécessaires à un projet entrepreneurial, ou de la peur de ne pas maîtriser de nouvelles compétences. En conséquence, seulement 12% des seniors envisagent une reconversion, 3% sont en cours de reconversion et 62% écartent l’idée de l’entrepreneuriat.