L’Alliance pour la santé mentale, en collaboration avec le gouvernement, a récemment lancé la première charte pour la santé mentale au travail. Cette initiative vise à inciter les entreprises à développer des dispositifs de prévention et d’accompagnement, considérés comme un “levier de performance durable et de bien-être collectif”. La charte a été présentée à la rentrée au Medef, marquant une étape significative dans la prise de conscience des enjeux de la santé mentale en milieu professionnel.
Le constat est alarmant : selon un baromètre réalisé par Qualisocial et Ipsos, un salarié sur quatre en France se déclare en mauvaise santé mentale. En outre, 60 % des employés affirment ne pas oser parler de ce sujet délicat, et seulement 23 % d’entre eux bénéficient d’un plan de prévention. Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail, a souligné l’importance de cette charte, affirmant que “agir pour la santé mentale, c’est investir dans la qualité de vie au travail, dans l’attractivité et la fidélisation des talents, et dans la performance économique de l’entreprise.”
Les troubles psychologiques, désormais première cause d’arrêts maladie de longue durée, soulignent l’urgence d’agir pour améliorer la santé mentale au travail.
Camy Puech, président fondateur de Qualisocial, insiste sur le fait que la situation actuelle est préoccupante, avec des pertes de productivité pouvant atteindre 30 %. Pourtant, les solutions existent, même si leur application reste insuffisante. Il rappelle que la mise en place de dispositifs complets de prévention pourrait augmenter de 26 % le nombre de salariés en bonne santé mentale, et de 64 % si les conditions de travail et la qualité de vie sont correctement gérées.
La charte repose sur quatre piliers clés : la sensibilisation, le dialogue, l’amélioration continue des conditions de travail et l’accompagnement des situations individuelles. Ces axes visent à créer un environnement de travail où la santé mentale est une priorité, où le dialogue est encouragé, et où des mesures concrètes sont mises en œuvre pour aider les employés à mieux gérer leur bien-être psychologique.
Enfin, le ministère du Travail a promis de développer des outils pratiques et des formations dédiés à la santé mentale en entreprise. Les troubles psychologiques étant désormais la première cause d’arrêts maladie de longue durée, cette initiative pourrait représenter une solution à long terme face à l’augmentation des dépenses liées aux arrêts maladie, tout en améliorant la productivité et le bien-être des salariés.