Selon une estimation provisoire de l’Insee, l’emploi salarié dans le secteur privé en France a connu une baisse de 0,3% au cours du troisième trimestre, par rapport au trimestre précédent. Ce recul, qui correspond à la destruction de 60 600 emplois, s’inscrit dans une série de tendances préoccupantes pour le marché du travail français, marquée notamment par une contraction des contrats en alternance.
La principale cause de cette chute réside dans le recul des contrats en alternance, tels que l’apprentissage et les contrats de professionnalisation, qui représentent environ deux tiers des pertes. Au total, l’emploi dans ces dispositifs a chuté de manière significative, reflétant notamment une réduction des aides financières accordées par l’État. En effet, en 2025, ces aides ont été diminuées, passant de 6 000 à 5 000 euros pour les PME et de 6 000 à 2 000 euros pour les autres entreprises, ce qui a probablement freiné l’embauche de nouveaux apprentis.
Malgré cette baisse,”l’emploi salarié en France dépasse encore largement son niveau d’avant-crise sanitaire, de 5,2%”, témoignant d’une résilience relative malgré le recul récent.
Sur l’ensemble de l’année, la perte d’emplois au troisième trimestre s’inscrit dans une tendance de chute, avec un total de 112 100 emplois détruits sur un an, soit une réduction de 0,5%. Cependant, il convient de noter que le marché de l’emploi demeure à un niveau supérieur à celui de 2019, année qui précède la crise sanitaire, avec une hausse de 5,2%, correspondant à environ un million d’emplois supplémentaires.
Ce recul intervient alors que le contexte économique français continue d évoluer, et que les mesures d’accompagnement face aux mutations du marché du travail ne se sont pas encore complètement stabilisées. La surprise positive du deuxième trimestre, marqué par une augmentation de 43 300 emplois salariés, laisse place à une réalité plus complexe où les effets des politiques publiques et des changements économiques se font sentir différemment selon les secteurs. La baisse des aides à l’embauche d’apprentis semble indiquer un tournant pour la dynamique de l’apprentissage en France, un secteur qui a connu un réel boom, passant de 430 000 apprentis en 2017 à plus d’un million en 2023.
