La fédération des services CFDT, reçue vendredi par le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI) suite à l’annonce d’un plan social chez Auchan, propose un reclassement des salariés au sein d’autres entités de l’empire Mulliez. L’objectif est de permettre aux salariés du non-alimentaire, dont les emplois sont menacés, de trouver de nouvelles opportunités professionnelles. Cette proposition concerne notamment les entreprises Leroy Merlin et Decathlon, réputées pour leur santé financière, selon Sylvain Macé, secrétaire national chargé de la grande distribution à la CFDT services.
L’empire Mulliez est décrit par l’auteur Bertrand Gobin comme “une galaxie d’entreprises”, comprenant aussi Kiabi, Flunch, Boulanger ou Norauto. Il est contrôlé par l’Association Familiale Mulliez (AFM) et ne se présente pas comme un seul groupe à proprement parler. Cependant, la CFDT Services souhaite que l’ensemble de ces entreprises soit considéré comme tel dans le cadre des démarches de reclassement des salariés d’Auchan.
“Demander des comptes sur les subventions allouées aux entreprises est un enjeu de souveraineté alimentaire”, fait observer Sylvain Macé.
Face au CIRI, la CFDT Services s’est également exprimée sur la nécessité pour l’État de veiller à la santé du secteur de la grande distribution et à la pérennité de ses entreprises. Des mesures de vigilance accrue sont réclamées face à la situation précaire de certaines enseignes comme Casino, qui a dû céder une grande partie de ses magasins à ses concurrents, ou encore Carrefour, qui externalise des emplois depuis des années via le système de franchises et de location-gérance.
Enfin, la fédération syndicale a sollicité l’État sur le volet des subventions allouées aux entreprises du secteur. Face à l’utilisation de ces fonds, la CFDT Services, comme tout contribuable, souhaite être en mesure de demander des comptes. Cette demande intervient après celle du Premier ministre Michel Barnier, qui a exprimé mardi sa volonté de savoir ce qu’Auchan et Michelin, deux entreprises aux plans sociaux conséquents, ont fait de l’argent public qui leur a été octroyé.