La Fédération des services CFDT, suite à un entretien vendredi avec le Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri) post-annonce d’un plan social chez Auchan, a plaidé pour des offres de reclassement au sein d’autres entreprises appartenant à la sphère d’influence Mulliez, comme Leroy Merlin ou Decathlon. Sylvain Macé, le secrétaire national de la grande distribution à la CFDT services, précise que ces transferts permettraient aux salariés du non-alimentaire sur le point de perdre leur emploi d’en retrouver un.
M. Macé exprime par ailleurs sa conviction que le Groupe Mulliez, malgré ses réticences, a la capacité de reclasser ces salariés au sein d’enseignes saines financièrement. Il encourage donc le groupe à se comporter comme tel et à exploiter toutes les chances pour que les salariés trouvent un nouvel emploi.
Le soit-disant “empire” Mulliez, bien que n’étant pas un “groupe” au sens propre du terme, est décrit comme “une galaxie d’entreprises contrôlées par les membres de l’Association Familiale Mulliez (AFM)” d’après Bertrand Gobin, auteur du livre “La face cachée de l’empire Mulliez”, sur son site internet. Parmi ces enseignes se trouvent également Kiabi, Flunch, Boulanger ou Norauto.
Auchan, dont les bilans des dernières années ont été fragiles, a récemment annoncé un vaste plan social qui pourrait éventuellement menacer 2.389 emplois, incluant notamment la clôture d’une dizaine de magasins et de trois entrepôts.
Devant le Ciri, la CFDT services a affirmé que l’État devait vigiler de manière scrupuleuse “l’emploi et la pérennité des entreprises” pour l’ensemble du secteur de la grande distribution, selon Sylvain Macé. Il a aussi appelé l’Etat à regarder attentivement les subventions allouées aux entreprises du secteur, exhortant notamment les services de l’Etat à rendre des comptes sur l’usage de ces fonds publics, suitant le Premier ministre Michel Barnier qui souhaitait savoir ce qu’Auchan et un autre groupe prévoyant des suppressions d’emplois, Michelin, “ont fait de l’argent public qu’on leur a donné”.
Pour terminer, M. Macé soulève la question de la souveraineté alimentaire, se demandant à qui confier la distribution alimentaire en France : “Aux indépendants, aux étrangers ou aux fonds de pension? C’est un secteur stratégique, on l’a bien vu pendant la crise de Covid-19.”