Pfas ou polluants éternels et santé au travail : explications de l’INRS – Actualité – INRS

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Les Pfas, substances chimiques per- et polyfluoroalkylées, ont été découvertes dans les années 1930 aux États-Unis, au sein de l’entreprise DuPont. Elles représentent aujourd’hui une famille d’environs 10 000 substances. Ces substances ont pour particularité de se dégrader très peu. C’est pourquoi elles sont désignées également sous le terme de « polluants éternels ». On en trouve dans des applications multiples et variées : les mousses pour éteindre les incendies, les vêtements de type Goretex, certaines poêles, les cosmétiques, les produits de nettoyage, les lubrifiants… Et comme ces composés sont persistants, ils peuvent rester dans l’environnement des décennies voire des siècles. C’est donc un problème de santé publique du fait d’expositions liées à la contamination de tous les milieux (eau, air, sol…), mais également un problème que l’on retrouve en milieu professionnel. Et les secteurs d’activité concernés sont nombreux : la chimie et la plasturgie bien sûr, mais aussi le nettoyage, l’énergie, la santé, la pharmacie, la gestion des déchets, le traitement des sites et sols pollués…

Les Pfas peuvent avoir des effets néfastes sur le système reproducteur et le système hormonal, mais aussi sur le système immunitaire (elles diminuent la réponse immunitaire de certains vaccins). On a pu aussi voir des baisses de la fertilité, des faibles poids et tailles de naissance, de l’obésité, des retards de puberté… Des lésions hépatiques ont également été rapportées. Certaines Pfas sont d’ores et déjà classées cancérogènes de catégorie 2, et reprotoxiques de catégorie 1B. Les cancers visés étant ceux des testicules et du rein. Certaines Pfas sont également des perturbateurs endocriniens.

“Les Pfas sont une pollution diffuse qui touche l’ensemble de l’environnement venant principalement des usines. Cinq sites de production en France sont encore actifs. Ce sujet prend de plus en plus d’importance, les pouvoirs publics s’en saisissent pour limiter l’exposition.”

Dans le milieu professionnel, deux Pfas ont été particulièrement produites et utilisées, l’acide perfluorooctanoïque (PFOA) et l’acide perfluorooctanesulfonique (PFOS). En santé publique, l’exposition a plutôt lieu par ingestion, voire contact cutané. L’exposition des salariés a lieu essentiellement par inhalation de poussières ou de gaz et, pour une moindre part, par voie cutanée. De plus, en entreprise, les salariés sont exposés aux Pfas mais aussi à d’autres produits chimiques, avec des synergies possibles, et les conséquences que peut engendrer la polyexposition.

Des réglementations ont été mises en place à la fin des années 1990. Elles se poursuivent et visent soit à restreindre ou interdire l’utilisation de certaines Pfas, soit à en assurer une surveillance. Dans le cadre du règlement Reach, plusieurs Pfas sont considérées comme des substances extrêmement préoccupantes, et dans le cadre du règlement POP (polluants organiques persistants) d’autres font l’objet d’interdiction de production et d’utilisation. Des réglementations orientées environnement ont également des conséquences sur la santé au travail. Par exemple, depuis juin 2023, les entreprises ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement) doivent mesurer les Pfas présentes dans leurs rejets aqueux, donc identifier les Pfas qu’elles produisent, utilisent, émettent et rejettent.

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