“Paris est le meilleur endroit en Europe actuellement” : malgré des salaires mirobolants aux États-Unis, ces talents de l’IA veulent travailler en France

Illustration générée par intelligence artificielle

Dans le paysage dynamique de l’intelligence artificielle (IA), la France se démarque par la qualité et la densité de ses talents. C’est ce qu’affirme Joëlle Pineau, ancienne vice-présidente de la recherche en IA chez Meta. Dans un contexte géopolitique incertain, de nombreux jeunes diplômés en IA choisissent de rester en France plutôt que de tenter leur chance à l’étranger, notamment en Chine ou aux États-Unis. L’Université de Paris-Saclay, située dans un cadre boisé au sud de la capitale, est un lieu clé où se forment ces futurs experts, attirant l’attention des entreprises internationales tout en cultivant un attachement particulier pour le marché français.

Manon Arfib, étudiante de 22 ans à CentraleSupélec, exprime son souhait de rester en France où elle espère intégrer un grand groupe de recherche et développement, notamment sur les enjeux liés à l’énergie et à la transition écologique. Pour elle, participer au développement de l’IA en France est essentiel, malgré l’attrait financier des opportunités offertes au-delà de l’Atlantique. Cette détermination est partagée par d’autres étudiants de Paris-Saclay, qui voient l’endroit comme un berceau idéal pour leur carrière dans ce domaine en pleine expansion.

L’université Paris-Saclay ambitionne de doubler le nombre de ses diplômés en intelligence artificielle dans les cinq prochaines années.

Frédéric Pascal, vice-président IA de l’université, se félicite de la reconnaissance mondiale de Paris-Saclay, qui se classe au deuxième rang en mathématiques, derrière Harvard. Cette renommée attire des talents non seulement français, mais également internationaux. Deux figures emblématiques, Yann LeCun chez Meta et Joëlle Barral chez Google DeepMind, illustrent les réussites des chercheurs français sur la scène mondiale. Les étudiants de Paris-Saclay, comme Mathis Pernin en master MVA, sont convaincus que Paris représente le meilleur écosystème pour développer des innovations en IA, avec une vision distincte des approches américaines ou chinoises, favorisant la régulation et la responsabilité.

La dynamique du marché de l’emploi en IA en France est également palpable. De nombreuses entreprises, comme Cohere, qui a ouvert un bureau à Paris, cherchent à puiser dans ce vivier de talents. La startup française Mistral AI, qui a récemment levé 1,7 milliard d’euros, témoigne également de la compétition accrue pour attirer les meilleurs candidats. Toutefois, des entreprises plus petites, comme Gojob, font face à des défis pour recruter des ingénieurs spécialisés, faisant état d’une pénurie manifeste de talents.

À l’université Paris-Saclay, les offres d’emploi affluent pour les diplômés en IA. Ève Delegue, fraîchement diplômée du master MVA, souligne la diversité des propositions qui vont des assurances à des missions à Dubaï. Consciente des besoins d’un marché en pleine croissance, l’université vise à doubler le nombre de ses diplômés Bac+5 spécialisés en IA, qui s’élève actuellement à 1.500 par an, d’ici cinq ans. Les étudiants se trouvent donc à la croisée des chemins, dans un environnement propice à l’innovation et à l’épanouissement professionnel, tout en restant attachés à leur pays.

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