Le tribunal administratif d’Orléans a rejeté la demande d’un ancien cadre de Valeo qui avait utilisé la messagerie professionnelle d’une de ses subalternes pour envoyer une invitation à une soirée échangiste. Le scandale a commencé en 2020 dans l’usine de Valeo Systèmes Thermiques, à Nogent-le-Rotrou. Malgré le soutien de l’inspectrice du travail, le cadre a été licencié pour faute grave après une procédure entamée par la direction de l’entreprise.
Selon le journal L’Echo Républicain, outre son invitation graveleuse, ce cadre avait également été remis en question par Valeo pour avoir propagé des rumeurs sur la santé mentale de l’une des employées et pour avoir transmis de fausses consignes à un technicien de maintenance de nuit. La conclusion de Valeo : non seulement l’invitation était de mauvais goût, mais elle cachait en fait d’autres formes de harcèlement.
“Le cadre, après avoir été autorisé à être licencié par le ministère du Travail en 2021, a contesté son licenciement devant le tribunal administratif d’Orléans, arguant que les faits autour de l’invitation à la soirée échangiste n’étaient pas suffisamment graves et étaient prescrits. De plus, il affirmait que les faits de harcèlement n’étaient pas établis.”
Malgré tout, ses avocats ont soutenu que son licenciement était réellement motivé par le fait qu’il avait un salaire élevé. Cependant, le tribunal n’a pas retenu ces arguments et a débouté le plaignant, en plus de le condamner à payer 1.500 euros de frais de justice à la société Valeo.
Le tribunal a rappelé qu’il est inadmissible pour un salarié, qu’il soit cadre ou non, d’accéder à la boîte mail d’un autre salarié sans son consentement. De plus, les juges ont indiqué que cette affaire a porté atteinte à la dignité de la subalterne du cadre et est donc bien constitutive d’une faute grave. En ce qui concerne l’argument du salaire élevé, le plaignant n’a apporté aucun élément prouvant que la société Valeo cherchait à lui faire faire des économies en le licenciant.