“On fait du ménage, de la maintenance”: les 202 salariés des Papeteries de Condat ont peur que leur usine ne passe pas l’année

Illustration générée par intelligence artificielle

Les 202 salariés des Papeteries de Condat vivent dans l’angoisse d’une fermeture définitive de leur usine, face à une situation financière alarmante. Située dans un territoire déjà marqué par un manque d’emplois, cette usine, autrefois le plus grand employeur privé de Dordogne, pourrait bientôt devenir un symbole de “désert social”. Les délégués syndicaux et les élus locaux se sont réunis mardi à la mairie du Lardin-Saint-Lazare, où ils ont tiré la sonnette d’alarme sur la santé financière de l’entreprise, qui continue de produire tout en étant au bord du gouffre.

“Le carnet de commandes tiendra jusqu’au 17 septembre. Après, c’est le grand saut dans le vide”, prévient Philippe Delord, délégué CGT. Les employés s’inquiètent de l’inaction de leur propriétaire, le groupe Lecta, qui gère sept usines en Espagne, en France et en Italie. Les temps sont durs, et la machine ne fonctionne que 20 jours par mois, le reste du temps étant consacré à des travaux de maintenance.

“Avec un endettement de 550 millions d’euros, la situation financière de Lecta apparaît extrêmement critique.”

Le repli de l’activité est sans précédent. Alors qu’une fois l’usine produisait un papier de haute qualité ayant même fait le chemin jusqu’aux marchés américains et russes, aujourd’hui, les employés assistent avec tristesse à un déclin inévitable. L’usine, fondée en 1907 et qui avait une main-d’œuvre culminant à 1.200 personnes, n’en compte désormais plus que 202. Certains se souviennent des jours où ils exerçaient leur fierté à la fabrication de produits recherchés, tandis que le personnel, au fil des années, s’est réduit à peau de chagrin.

La ligne de production 4, qui produisait autrefois du papier couché pour les grandes publications, est déjà à l’arrêt, et seul un investissement conséquent a permis de maintenir une seule ligne opérationnelle. Les difficultés financières de Lecta sont telles que la Nouvelle-Aquitaine se retrouve dans l’incapacité de récupérer les prêts accordés, ce qui alimente encore plus l’inquiétude des salariés.

Face à ces défis, les délégués syndicaux envisagent d’écrire aux actionnaires de Lecta pour plaider en faveur d’une vente, ce qui pourrait générer des espoirs de reprise. Parallèlement, une partie des salariés envisage de participer à la création d’une coopérative pour tenter de pérenniser leur activité. Se réunissant à Bercy au début de septembre, ils espèrent attirer l’attention sur leur situation précaire, tout en sachant que le temps presse alors que le climat politique reste incertain.

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