“On fait du ménage, de la maintenance”: les 202 salariés des Papeteries de Condat ont peur que leur usine ne passe pas l’année

Illustration générée par intelligence artificielle

Les 202 salariés des Papeteries de Condat, longtemps l’un des plus gros employeurs privés de Dordogne, sont dans l’incertitude face à la situation financière préoccupante de leur usine. Le groupe Lecta, leur propriétaire, ne parvient plus à rembourser ses dettes, ce qui laisse présager une fermeture définitive d’ici la fin de l’année. Dans un territoire déjà touché par le manque d’emplois, la perspective de perdre leur source de revenus fait craindre aux employés un véritable “désert social”.

Le 5 septembre dernier, à la mairie du Lardin-Saint-Lazare, des délégués syndicaux et des élus locaux se sont réunis pour alerter sur le sort des Papeteries de Condat. Philippe Delord, délégué CGT de l’usine, a déclaré : “Le carnet de commandes tiendra jusqu’au 17 septembre. Après, c’est le grand saut dans le vide.” Cette déclaration résume bien l’angoisse des salariés, pour qui l’avenir de leur usine est en jeu.

“En ne conservant qu’une seule ligne de production, c’était la chronique d’une mort annoncée.”

De nombreux employés expriment leur colère et leur frustration face à la gestion de leur employeur. Le groupe Lecta, qui possède plusieurs usines en Espagne, en France et en Italie, a laissé les salariés dans le flou. Benoît, un ouvrier de 35 ans, explique que la production a été réduite à seulement 20 jours par mois et que les employés passent le reste de leur temps à effectuer des travaux d’entretien. Rémi Brachet souligne également la rareté des commandes, une situation qu’il n’a jamais connue auparavant.

L’usine, fondée en 1907, a connu des années de prospérité, exportant son papier vers des pays comme les États-Unis et la Russie. Cependant, la ligne de production 4, qui fabrique du papier couché, est désormais à l’arrêt, et l’unique ligne restante nécessite un investissement urgent. Bien que Lecta ait investi 82 millions d’euros dans ses installations, le remboursement d’un prêt à taux zéro de la région Nouvelle-Aquitaine est en l’état, alors que des lettres de mise en demeure ont été envoyées pour récupérer les sommes dues.

Face à cette crise, les élus et les syndicats envisagent de rédiger une lettre aux actionnaires de Lecta pour demander une vente qui faciliterait la recherche d’un repreneur. La situation est d’autant plus préoccupante que de nombreux anciens employés peinent à retrouver un emploi stable dans une région où les opportunités sont rares. Alors que la mairie du Lardin-Saint-Lazare appelle à un sursaut collectif, il devient crucial d’agir rapidement pour éviter un effondrement social dans cette communauté déjà fragilisée.

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