Invité sur BFM Business, Eric Chevée, le vice-président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), a interpellé les partenaires sociaux sur l’urgence de se saisir du sujet de l’assurance-chômage. Cette demande intervient suite à l’annonce de Gabriel Attal, concernant la suspension de la réforme gouvernementale de celle-ci. Selon lui, le dispositif existant nécessite une refonte complète et un examen systématique de la question de la protection sociale emploi-formation en France.
Une enquête menée par la CPME auprès de ses adhérents a montré que la moitié des chefs d’entreprises sont sceptiques face à cette réforme supplémentaire. Autre preuve que le dispositif d’assurance-chômage actuel atteint ses limites. “On est au bout d’un système de réformes paramétriques de l’assurance-chômage”, a affirmé Eric Chevée sur BFM Business. Et de préciser : “Si les partenaires sociaux s’en saisissent, nous pourrions le faire avancer, surtout dans un univers politique incertain”.
“Le pire c’est qu’on est dans un univers où on ne sait pas quelles seront les orientations socio-économiques de base”, évoque Eric Chevée, grand défenseur de la simplification législative.
Outre l’assurance-chômage, d’autres points ont été soulevés par le vice-président de la CPME, tels que le pouvoir d’achat et la structuration des salaires. Sur ces questions aussi, il appelle les partenaires sociaux à s’imposer, surtout en cas de défaillance du politique. Il s’est également montré préoccupé par l’évolution politique qui semble se dessiner à l’issue du premier tour des élections législatives. Selon lui, il est “clair qu’il n’y aura pas de majorité demain”. De surcroît, la politique risque de ne plus être aussi pro-business qu’elle l’a été ces sept dernières années.
Enfin, Eric Chevée a fait part de ses inquiétudes quant à l’impact du renouvellement politique sur la croissance, craignant une perte de “trois mois de croissance”. L’incertitude actuelle pourrait notamment altérer les décisions d’investissement des chefs d’entreprise. Toutefois, il se réjouit d’une possible baisse de la productivité législative, la CPME faisant de la simplification législative l’un de ses chevaux de bataille.