Sur TF1, Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail et de l’Emploi, a annoncé qu’elle recevrait très prochainement les partenaires sociaux pour discuter de nouveaux aspects liés à l’assurance chômage. Cette initiative vise notamment à examiner la durée d’affiliation, d’indemnisation et à cibler les “abus” liés aux ruptures conventionnelles. À peine un an après la signature d’un accord qui fixait de nouvelles règles pour une durée de quatre ans, le gouvernement se voit contraint de relancer le sujet en raison de préoccupations budgétaires.
Le Premier ministre, François Bayrou, a également évoqué ces négociations lors d’une conférence mardi, soulignant la nécessité d’ouvrir le débat non seulement sur l’assurance chômage, mais aussi sur le droit du travail en général. Son objectif est de “faciliter les recrutements” et d’augmenter les offres d’emploi face à un marché du travail affaibli. Les syndicats, de leur côté, expriment leurs inquiétudes face à cette remise en question des règles établies.
La ministre a abordé des pistes concrètes pour fluidifier le marché du travail tout en préservant la qualité de l’emploi.
Astrid Panosyan-Bouvet justifie cette énième réforme en expliquant que l’effort demandé est à la fois budgétaire et économique. “La trajectoire financière de l’assurance chômage continue de se dégrader”, a-t-elle déclaré. Elle a également souligné que le taux de chômage en France reste deux points supérieur à la moyenne de l’Union européenne, malgré l’existence de 450 000 emplois non pourvus. Cela met en exergue la nécessité d’une réflexion sur la générosité du système actuel, qui, selon elle, est plus favorable que ceux de l’Allemagne ou de l’Espagne.
Concrètement, la ministre a proposé plusieurs mesures qui seront soumises aux partenaires sociaux. Cela inclut une réévaluation de la durée d’affiliation et d’indemnisation, ainsi qu’une attention particulière aux ruptures conventionnelles. Elle a également évoqué des “objectifs et pistes” comme la “fluidification du marché du travail” au travers de certains contrats de travail. Par ailleurs, le délai de contestation des ruptures de contrat pourrait être réduit, sauf dans les cas de harcèlement et de discrimination.
Enfin, un autre enjeu soulevé par la ministre est l’incitation à augmenter le temps de travail, avec des suggestions telles que la possibilité de monétiser la cinquième semaine de congés payés. Ces dispositions visent à améliorer non seulement la fluidité du marché du travail, mais aussi à renforcer la qualité des conditions de travail, avec des mesures ciblant particulièrement le temps partiel subi et la prévention des accidents de travail.