L’année 2025 s’annonce comme un tournant majeur dans les pratiques de négociation salariale en France. Selon l’enquête annuelle de Mercer, les entreprises françaises n’alloueront en moyenne que 2,5 % de leurs budgets aux augmentations salariales, contrairement aux 4 % observés en 2024. Ce resserrement budgétaire met en lumière les erreurs de négociation qui peuvent être coûteuses tant pour les salariés que pour les ressources humaines (RH). À cette lumière, identifions les six erreurs les plus fréquentes, trois du côté des collaborateurs et trois du côté des entreprises.
Du côté des salariés, la préparation des négociations demeure cruciale. Premièrement, il est fréquent que des employés se présentent aux entretiens de négociation sans préparation. Dans le contexte actuel, il n’est plus suffisant de simplement demander une augmentation. Les collaborateurs doivent arriver munis de données concrètes, telles que des chiffres sur les salaires de leur secteur et des exemples tangibles de leurs réussites. Une telle absence de préparation peut rendre difficile la justification d’une revalorisation, même lorsqu’elle est méritée.
Deuxièmement, nombre de salariés se concentrent uniquement sur leur salaire fixe, ignorant des éléments qui peuvent enrichir leur rémunération globale. Dans un climat où les enveloppes d’augmentations se restreignent (0,2 % pour les non-cadres en 2025 selon Mercer), il est crucial de considérer les avantages extra-salariaux, comme la prise en charge du télétravail ou des tickets restaurant. Rejeter ces options peut faire passer à côté d’un package bénéficiant à l’individu plutôt qu’à une simple augmentation nominale. Enfin, certains collaborateurs adoptent une posture trop rigide ou émotionnelle, ce qui peut s’avérer contre-productif dans un contexte déjà tendu. Il est essentiel de faire preuve de diplomatie afin d’ouvrir la voie à des discussions fructueuses.
La clé de la réussite lors des négociations de salaire réside dans la préparation, la flexibilité et la prise en compte des enjeux globaux.
Du côté des ressources humaines, plusieurs erreurs stratégiques peuvent également compromettre le processus. La première consiste à négliger la transparence sur les budgets. Avec des budgets de 2025 plus contraints, de nombreuses entreprises éprouvent des difficultés à communiquer clairement ces limites aux salariés, ce qui peut engendrer frustration et incompréhension. Informer les employés des marges de manœuvre et des critères d’attribution peut considérablement apaiser le processus de négociation.
Par ailleurs, certaines entreprises continuent à appliquer des décisions uniformes sans tenir compte de l’individualité des performances. Dans un cadre où les augmentations individuelles sont privilégiées, continuer à adopter une approche égalitaire ou automatique peut démotiver les collaborateurs les plus performants. Enfin, sous-estimer l’importance des leviers non financiers, tels que la qualité de vie au travail ou les opportunités de formation, peut nuire à la rétention des talents. Face aux défis actuels, les entreprises doivent diversifier leur approche et prêter attention aux attentes des salariés.