L’absentéisme des salariés a montré une diminution en France pour la première fois depuis 2016, avec un taux de 4,8% en 2023, contre 5,4% l’année précédente, selon une étude du cabinet de conseil WTW, publiée le jeudi 5 septembre. Toutefois, le cabinet souligne que l’absentéisme demeure un problème sérieux et que cette baisse doit être prise avec précaution, en particulier compte tenu de la hausse majeure de l’absentéisme en 2022.
Noémie Marciano, directrice des Assurances de personnes et avantages sociaux chez WTW (Willis Towers Watson), attribue la tendance générale à la hausse de l’absentéisme sur plusieurs années à la fois au vieillissement de la population active et aux habitudes de vie modifiées en raison de la pandémie de Covid-19. Bien que le taux d’absentéisme de 2023 ait été inférieur à celui de 2020, il demeure supérieur à celui de 2019, l’année précédant la pandémie.
“L’absentéisme en 2023 a diminué en comparaison de l’année précédente, mais la durée moyenne des arrêts de travail a augmenté, passant à 23 jours contre 20 auparavant.”
L’étude, qui a compilé les données de 2.196 entreprises du secteur privé représentant 420.280 salariés, indique également une réduction du nombre de salariés recourant à l’arrêt de travail ainsi que du nombre moyen d’arrêts de travail par salarié. Cependant, la durée moyenne des arrêts de travail a grimpé à 23 jours, contre 20 jours l’année précédente, une augmentation observée quelle que soit la tranche d’âge des salariés. Noémie Marciano souligne notamment l’impact des risques liés à la santé mentale sur ce chiffre.
L’étude met aussi en exergue une plus grande occurrence d’absentéisme parmi les ouvriers et les employés par rapport aux professions intermédiaires et aux cadres. Cette réalité est possiblement due à la pénibilité de leur emploi, selon WTW. De plus, les femmes présentent en moyenne davantage de jours d’absence que les hommes, une tendance qui peut être expliquée, selon le cabinet, par leur surreprésentation dans certains secteurs ou postes dont les conditions d’amélioration sont parmi les plus faibles.