Micro1, un concurrent de Scale AI, revendique un dépassement de 100 millions de dollars de revenus annuels récurrents

La progression fulgurante de Micro1 au cours des deux dernières années l’a propulsée dans une catégorie d’entreprises d’intelligence artificielle en pleine croissance. La startup, qui n’a que trois ans et se spécialise dans le recrutement et la gestion d’experts humains pour la formation de données pour l’IA, a débuté l’année avec environ 7 millions de dollars de revenus récurrents annuels (ARR). Aujourd’hui, elle affirme avoir dépassé les 100 millions de dollars en ARR, selon Ali Ansari, fondateur et PDG de l’entreprise, interviewé par TechCrunch.

Ce chiffre représente également plus du double des revenus qu’elle avait déclarés en septembre dernier, lors de l’annonce de sa levée de fonds de 35 millions de dollars en série A, valorisant la société à 500 millions de dollars. À seulement 24 ans, Ansari explique que Micro1 collabore avec des laboratoires d’IA de renom, dont Microsoft, ainsi qu’avec des entreprises du Fortune 100, engagées dans l’amélioration des modèles de langage grâce à des techniques de post-formation et d’apprentissage par renforcement. La forte demande pour des données humaines de haute qualité alimente l’expansion rapide de ce marché, qu’Ansari prévoit de passer de 10-15 milliards de dollars aujourd’hui à près de 100 milliards dans les deux prochaines années.

La croissance de Micro1 s’inscrit dans une dynamique concurrentielle accentuée, notamment suite à la rupture de relations entre OpenAI, Google DeepMind et Scale AI, suite à l’investissement de 14 milliards de dollars de Meta dans ce dernier, ainsi que le recrutement de son CEO.

Malgré cette expansion spectaculaire, la société ne peut pas encore rivaliser avec ses concurrents plus établis tels que Mercor, dont le chiffre d’affaires dépasse 450 millions de dollars, ou Surge avec environ 1,2 milliard prévu pour 2024, selon des sources proches. Ansari attribue la croissance de Micro1 à sa capacité à recruter et évaluer rapidement des experts dans divers domaines. La start-up, autrefois spécialisée dans le recrutement d’ingénieurs pour les logiciels, a pivoté vers le marché des données d’entraînement pour l’IA, en développant notamment un outil qui interviewe et vérifie les profils des experts en recherche de missions.

Par ailleurs, Micro1 s’attache à anticiper deux segments émergents qui pourraient fortement influencer l’économie autour des données humaines. Le premier concerne les grandes entreprises du Fortune 1000, qui envisagent de développer des agents d’IA pour automatiser leurs processus internes. Le second secteur concerne la pré-formation en robotique, nécessitant des démonstrations humaines de tâches physiques courantes, ce que Micro1 s’efforce de collecter à travers le monde, en constituant la plus grande base de données de ce type. Selon Ansari, ces nouveaux marchés représenteront une part considérable du marché global de 100 milliards de dollars annuels, avec une part croissante allouée aux évaluations et aux données humaines.

La croissance actuelle de Micro1 demeure principalement alimentée par des laboratoires d’élite et des entreprises fortement axées sur l’IA. Ayant commencé à se développer dans le domaine de l’apprentissage par renforcement, la société espère aussi conquérir ces nouveaux segments, notamment en fournissant des données pour des agents robotiques et en élargissant ses environnements spécialisés. Ansari indique que l’attention de la société est à présent centrée sur une croissance responsable, avec une gestion privilégiant la rémunération équitable des experts, qui peuvent gagner jusqu’à 100 dollars de l’heure, et une attention particulière à la place des personnes dans une industrie centrée sur la formation des machines.

Micro1 mise sur l’expansion dans deux marchés émergents — la robotique et les agents d’IA d’entreprise — pour capter une plus grande part du marché en pleine expansion du Data Wars, tout en restant fidèle à ses valeurs fondamentales.

Actuellement, la société gère des milliers d’experts dans des centaines de disciplines, y compris des domaines très techniques et des secteurs moins spécialisés. Elle se distingue par sa capacité à faire collaborer des profils très variés, tels que des professeurs de Harvard ou des doctorants de Stanford, ce qui témoigne de la diversité et du haut niveau d’expertise mobilisé. Selon Ansari, cette extension vers des secteurs moins traditionnels représente une véritable évolution du marché, prometteuse pour l’avenir de l’industrie de la donnée humaine et de l’IA en général.

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