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Imaginez que vous discutiez avec des amis sur Messenger ou WhatsApp, et qu’un message non sollicité d’un chatbot IA, passionné de films, apparaisse. “J’espère que vous passez une journée harmonieuse !” écrit-il. “Je voulais vérifier si vous avez découvert récemment de nouvelles bandes sonores ou des compositeurs préférés. Ou peut-être aimeriez-vous des recommandations pour votre prochaine soirée cinéma ? Faites-le moi savoir, je serais ravi d’aider !” Cet exemple illustre ce que l’on pourrait attendre d’un persona IA nommé “Le Maestro de la Magie Cinématographique” dans le cadre des nouvelles initiatives de Meta.
Selon des documents révélés par Business Insider, Meta collabore avec Alignerr, une entreprise spécialisée dans l’étiquetage des données, pour former des chatbots personnalisables capables de contacter les utilisateurs de manière proactive. Ces chatbots, que les utilisateurs peuvent créer via la plateforme AI Studio de Meta, sont conçus pour mémoriser des informations sur les utilisateurs. La société a confirmé qu’elle testait cette fonctionnalité de messagerie de suivi auprès des IA, précisant que ces messages ne seraient envoyés que dans les 14 jours suivant l’initiation d’une conversation par l’utilisateur et après au moins cinq messages échangés.
Bien que cette innovation puisse sembler prometteuse pour lutter contre l’épidémie de solitude, les préoccupations concernant la sécurité et la vie privée persistent.
Ces chatbots peuvent être gardés privés ou partagés par le biais de stories, de liens directs, et peuvent même être affichés sur un profil Facebook ou Instagram. Un porte-parole de Meta a déclaré : “Cela vous permet de continuer à explorer des sujets d’intérêt et d’engager des conversations plus significatives avec les IA à travers nos applications.” Cependant, cela soulève des questions sur la sécurité des utilisateurs, notamment après qu’un chatbot de Character.AI ait été impliqué dans la mort tragique d’un adolescent de 14 ans. Meta a été interrogé sur les mesures prises pour éviter des incidents similaires et a renvoyé à une série de disclaimers précisant que les réponses d’IA peuvent être inexactes et ne doivent pas être considérées comme des conseils professionnels.
À première vue, cette mission s’inscrit dans l’objectif de Mark Zuckerberg de combattre l’”épidémie de solitude”. Toutefois, la majeure partie des revenus de Meta provient de la publicité, ce qui soulève des doutes concernant les véritables motivations de l’entreprise. Des documents judiciaires récemment déclassifiés indiquent que les produits d’IA générative de Meta pourraient générer entre 2 et 3 milliards de dollars de revenus d’ici 2025, et jusqu’à 1,4 trillion de dollars d’ici 2035. La société a également mentionné son intention d’intégrer des publicités et des options d’abonnement dans ses chatbots d’IA, bien que cela soulève des questions sur leur avenir commercial.
Enfin, bien que cette initiative semble être un moyen de répondre à des besoins sociaux, les implications économiques et éthiques de l’engagement constant promu par ces chatbots doivent être examinées de près. La tendance actuelle vers des compagnons IA soulève des préoccupations quant à la dépendance des utilisateurs et la manière dont ces technologies sont intégrées dans notre vie quotidienne.
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