Le 12 septembre dernier, un webinaire organisé par France médiation et l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) a abordé une problématique cruciale dans les métiers de la médiation et du travail social : la fracture numérique. Comment la médiation sociale et la médiation numérique s’articulent-elles face à cette problématique ? Sont-elles complémentaires ou concurrentes ? Autant de questions au cœur des enjeux actuels de l’inclusion numérique.
« En France, l’illectronisme touche 15 % de la population », alerte Laurent Giraud, directeur de France Médiation en préambule du webinaire. Le numérique, loin d’être seulement un outil, est désormais un facteur d’exclusion à part entière. Il accentue les inégalités et touche en priorité les plus âgés, les moins diplômés et les plus modestes.
“La quantité croissante d’opérations se réalisant exclusivement sur le web accentue l’exclusion de certains publics. Il est essentiel que les différents acteurs de l’inclusion numérique travaillent main dans la main pour faire face à ce défi.”
Les professionnels de la médiation et du travail social s’accordent à dire que l’inégalité numérique se fait particulièrement sentir lors de la confrontation des usagers aux démarches administratives en ligne. Un moment de marginalisation extrême pour une part non négligeable de la population, mal préparée à cette transition du tout-numérique.
Si le constat est unanime, les solutions le sont moins. Certains plaident pour une complémentarité entre médiateurs sociaux et numériques. D’autres envisagent une certaine concurrence entre ces deux professions. Chacun s’accorde néanmoins sur l’importance de ces métiers dans la lutte contre l’illectronisme et l’exclusion numérique. Une chose est certaine : quel que soit le mode d’action privilégié, il est urgent d’agir.