Le monde du poker est souvent associé à des enjeux importants, des rémunérations conséquentes et, par conséquent, des tentatives de triche. Pourtant, dans un retournement inattendu, les machines du système anti-triche des casinos, connues pour leur fiabilité, se sont révélées être la porte d’entrée vers un nouveau type de triche. Le chercheur en sécurité Joseph Tartaro a récemment piraté le Deckmate 2, un mélangeur de cartes réputé, en utilisant une simple clé USB. Ce qui était censé assurer l’intégrité du jeu est devenu l’outil ultime de triche.
Le Deckmate 2, conçu pour automatiser le mélange des cartes dans les casinos, est un équipement essentiel dans les salles de poker de Las Vegas comme celles du World Series of Poker. Cette machine, qui intègre une caméra pour surveiller les cartes, devait garantir que les dealers ne trichent pas. Cependant, au mois de septembre 2022, un scandale au Hustler Casino Live à Los Angeles a révélé des failles dans ce système. Une joueuse inexpérimentée, Robbi Jade Lew, a remporté un pot de 269 000 dollars dans des circonstances douteuses, soulevant des questions sur l’intégrité de ces machines.
“Plus c’est complexe, plus c’est vulnérable.”
Face à ces préoccupations, Tartaro a décidé d’explorer la possibilité que le Deckmate 2 puisse être compromis. Après plusieurs mois d’analyse approfondie, il a découvert une vulnérabilité majeure : un port USB accessible qui permettrait de modifier le firmware de la machine. En utilisant un mini-ordinateur de la taille d’une clé USB, il a pu réécrire le code de la machine, lui permettant ainsi d’envoyer l’ordre des cartes via Bluetooth à une application sur smartphone.
Une fois la machine piratée, le fonctionnement restait normal aux yeux des utilisateurs, mais à l’intérieur, le système révélait toutes les cartes en temps réel. Cela a permis à Tartaro de démontrer comment, même si un dealer coupait le paquet, l’application pouvait recalculer l’ordre des cartes et prédire avec précision les mains des joueurs. Malgré les affirmations ultérieures de Light and Wonder, la société responsable du Deckmate 2, sur la mise à jour et la correction des failles, Tartaro a averti qu’en pratique, le piratage resterait possible.
En conclusion, bien que des mesures aient été prises pour sécuriser ces systèmes complexes, la réalité sur le terrain est tout autre. Les techniciens de maintenance, par leur accès privilégié et leurs compétences, pourraient facilement compromettre la sécurité des machines à cartes. Ainsi, la lutte contre la triche dans le poker, loin d’être résolue, soulève des questions persistantes sur la fiabilité des technologies censées garantir l’intégrité du jeu.