Le lundi de Pentecôte suscite bien des interrogations dans le monde du travail. En effet, si cette journée est officiellement reconnue comme un jour férié en vertu de l’article L3133-1 du Code du Travail, il peut pourtant être travaillé ou choisi comme Journée de solidarité par l’entreprise. D’une manière générale, la gestion des jours fériés en entreprise est assez simple, le lundi de Pentecôte représente cependant un cas particulier.
Effectivement, tout dépend de l’accord en vigueur dans l’entreprise ou de la convention collective sectorielle qui définissent les règles applicables. Dans ce cadre, peut être décidé si le lundi de Pentecôte est travaillé ou chômé. Si l’entreprise décide que ce jour est travaillé, le salarié reçoit son salaire habituel ou plus si un accord dans ce sens est fixé. Si, en revanche, l’entreprise décide que c’est un jour chômé, le salarié perçoit aussi son salaire habituel. Il convient de rappeler ici qu’un jour férié n’est pas forcément chômé, seul le 1er mai est un jour obligatoirement chômé dans les entreprises.
Pour les salariés qui souhaitaient ne pas travailler le lundi de Pentecôte, la solution la plus sûre est de poser au préalable un congé payé, un RTT ou prendre un congé sans solde.”
Le lundi de Pentecôte est aussi synonyme de solidarité. En 2004, le gouvernement a choisi le Lundi de Pentecôte comme Journée de Solidarité pour l’autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées. Les salariés étaient alors appelés à travailler sans être rémunérés, les employeurs versant, en contrepartie, une contribution à hauteur de 0,3% de la masse salariale à la Contribution Solidarité Autonomie (CSA). Depuis 2008, l’entreprise a la latitude de choisir elle-même la date de cette journée ou de la fractionner sur plusieurs journées de travail, voire de l’offrir à ses salariés. Pourtant, un certain nombre d’entreprises continuent de choisir le lundi de Pentecôte pour cette journée de solidarité. Il faut d’ailleurs noter qu’un salarié qui refuse de travailler lors de cette journée peut être passible de sanctions disciplinaires et de retenue sur salaire, conformément à un arrêt de la Cour de cassation du 7 avril 2010.
Il est donc crucial pour les salariés de se renseigner au préalable sur les modalités pratiquées dans leur entreprise en ce qui concerne le lundi de Pentecôte. En effet, si l’employeur opte pour le lundi de Pentecôte, qui est férié, comme journée de solidarité, les salariés qui travaillent ce jour-là ne sont pas payés pour ces heures travaillées. Par conséquent, pour ceux qui souhaitent ne pas travailler ce jour-là, la solution la plus sûre est de poser en amont un jour de congé payé, de RTT ou un congé sans solde.