Dans les entreprises et organisations, plus de 60% des personnes LGBT+ déclarent être visibles auprès de leurs collègues. La question de l’identité de genre ou de l’orientation sexuelle au travail semble progresser et le climat n’a jamais semblé autant en leur faveur. C’est ce qu’illustre une étude publiée le 25 avril, qui note une nette amélioration de ces conditions sur les six dernières années avec une augmentation de 10 points par rapport à la précédente analyse de l’Ifop et l’association L’Autre Cercle, passant de 50% en 2018 à 60% aujourd’hui.
Cette tendance progressive se manifeste également par une forte adhésion aux questions de féminisation des métiers (76%) ou d’accès aux toilettes selon le genre auquel s’identifient les personnes trans ou non-binaires (74%). Parallèlement, les actes de violences physiques envers cette communauté ont diminué, passant de 14% en 2021 à 10% aujourd’hui.
Les entreprises semblent donc avoir mieux intégré la question de la diversité et de l’inclusion, contribuant à créer des environnements de travail plus LGBT-friendly.
Cependant, cette amélioration ne masque pas les obstacles persistants que peuvent rencontrer les personnes LGBT+ dans leur carrière. Si ces dernières années ont vu une diminution des discriminations salariales et de recrutement pour atteindre respectivement 16% et 15%, être LGBT+ au bureau pouvait encore jusqu’à récemment freiner la carrière de bon nombre de salariés. Comme le souligne Julien Hamy, porte-parole de l’association L’Autre Cercle, de nombreux exemples attestent que faire son coming out au travail pouvait entraîner des discriminations, que ce soit pour une promotion ou une augmentation de salaire.
Cela dit, les entreprises semblent engagées dans une démarche proactive pour assurer un environnement de travail inclusif et bienveillant. Plus de la moitié des personnes LGBT+ interrogées déclarent avoir entendu des expressions LGBTphobes au travail. Pour y remédier, l’intervention de la direction est essentielle, ainsi que des formations et webinaires destinés à sensibiliser les équipes. La mise en place de référents diversité dans les entreprises de toutes tailles est également évoquée.
En revanche, en ce qui concerne les personnes transgenres et non-binaires, la situation reste préoccupante. Elles sont 35% à déclarer avoir subi un traitement inégalitaire du fait de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Une discrimination aggravée s’explique, selon Julien Hamy, par une méconnaissance de ces sujets. “Souvent le malaise peut être lié à l’inconnu, au fait de ne pas connaître et de ne pas savoir comment réagir. Il faut faire preuve de pédagogie”, conclut-il.